Kazakhstan : nouvelle investiture présidentielle pour Noursoultan Nazarbaïev, au pouvoir depuis 1989
lundi 16 mai 2011, par Nicolas Lévilidane
2005
Les précédentes élections présidentielles kazakhs, en 2005, avaient été plus mouvementées :
l'opposant principal, Zamanbek Nurkadilov, s'était "suicidé" quelques jours avant le scrutin : son corps avait été retrouvé avec une balle dans la tête et une balle dans le dos,
un autre opposant, Altynbek Sarsenbaev, avait été assassiné quelques jours après le scrutin.
2011
Le 3 avril 2011, les électeurs kazakhs -au nombre de 9,1 millions- se sont rués pour voter et réélire Noursoutan Nazarbaïev, 70 ans, à la présidence de la République, avec 95,55% des suffrages (1).
Les trois autres candidats, un communiste, un écologiste et un membre du Sénat, ont prudemment annoncé le jour des élections qu'ils votaient personnellement pour le président sortant, leur concurrent théorique (2).
Le 8 avril, l'investiture du nouveau président a donc pu s'effectuer au Palais de l'Indépendance, à Astana, devant 3 000 personnalités, sans l'ombre d'un nuage (3).
L'or noir à défaut de démocratie
Les multinationales pétrolières, tant occidentales (BP, Exxon, Shell, Eni) que russe (Lukoil) et chinoise (CNPC) se disputent le privilège de pouvoir explorer et exploiter le pétrole kazakh.
Lorsque les hydrocarbures se tariront, l'uranium prendra le relais (Le Kazakhstan en est déjà le premier producteur mondial).
La croissance économique annuelle se situe d'une manière récurrente entre 5 et 6%.
Le réseau présidentiel, familial et clanique, veille à ce que tout se passe bien : le "chef de la nation", ainsi honoré en 2010, peut dormir sur ses deux oreilles.
Notes :
(1) Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont estimé que les élections présidentielles kazahs n'avaient pas été de "véritable élections démocratiques".
(2) Les élections présidentielles du 3 avril 2011 ont eu lieu avec deux années d'avance : l'opposition a considéré qu'elle avait été volontairement mise devant le fait accompli.
(3) Conformément à la Constitution, le Premier ministre, Karim Massimov, a démissionné : il devrait être reconduit dans ses fonctions après vote d'un Parlement dévoué à 100% à Noursoultan Nazarbaïev.
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