Les politiques européennes de défense en berne (2001-2010)
samedi 9 juin 2012, par Pierre Appruzzel
Les dépenses militaires des principaux pays européens ont stagné durant la précédente décennie :
Grande-Bretagne : + 21,9% ( 59,6 milliards de dollars en 2010),
France : + 3,3% (59,3 milliards),
Allemagne : - 2,7% (45,2 milliards),
Italie : - 5,8% (37 milliards).
Elles étaient en forte augmentation dans le reste du monde :
Chine : + 189% (119 milliards),
Russie : + 82,4% (58,7 milliards),
Etats-Unis : + 81,3% (698 milliards),
Arabie Saoudite : + 63% (45,2 milliards),
Inde : + 54,8% (41,3 milliards).
L'Agence européenne de la défense (politique de sécurité et de défense commune) ainsi que l'Alliance atlantique (OTAN) pointent du doigt les Européens, ils risquent de perdre leur efficacité militaire et leur importance stratégique.
Les causes en sont multiples, dispersion des dépenses militaires, multiplication des programmes concurrents, parcs de matériels disparates et parfois dépassés, armées nombreuses mais peu déployables ... et disette budgétaire !
L'exception franco-britannique
Le 2 novembre 2010, à Lancaster House, Paris et Londres ont signé un traité de coopération militaire. Les deux pays sont porteurs de volets nucléaires et partageront les installations de simulation. Ils ont par ailleurs montré ensemble "leurs muscles" en Libye, en 2011 (avec le support logistique de l'armée américaine).
À contrario, la question de la construction commune de porte-avions voit sa décision reportée, au plus tôt en 2018 pour les Britanniques. À contrario sur la question des futurs avions de combat, les Britanniques s'orientent vers le chasseur américain F35 (après 2020). À contrario la question de l'avion de transport stratégique commun (A400M) fait encore débat.
De facto, ce traité de coopération ressemble plus à un traité de coopération industrielle qu'à un traité de coopération militaire : est-il à la hauteur des enjeux du XXIème siècle ?
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