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Géorgie : forte tension dans la zone du conflit osséto-géorgien (2006)
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jeudi 2 février 2006

Le 31 janvier 2006 à 17 h, dans la zone de responsabilité des Forces mixtes de maintien de la paix (FMMP) dans la région du conflit osséto-géorgien, non loin du village de Tkviavi, aux abords de Tskhinvali, on a observé un "accroissement de la présence militaire géorgienne sous la forme d'un renfort de plus de 500 hommes de la police militaire et de la Brigade de Gori de l'armée géorgienne" sous prétexte de reconstitution d'un accident de la route, a rappelé le diplomate.

"L'incident s'est produit en présence des médias géorgiens, et tout porte à croire que l'objectif était d'inciter les soldats de la paix à faire usage de leurs armes", indique dans sa déclaration le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.

"C'est seulement grâce à la retenue et au sang-froid des soldats de la paix et personnellement du commandant des FMMP, le général Marat Koulakhmetov, qu'il a été possible d'éviter que la situation ne dégénère en affrontement armé", a souligné Mikhaïl Kamynine.

Mercredi 1er février, le ministère des Affaires étrangères (MID) de la Fédération de Russie a mis en garde Tbilissi contre l'escalade des provocations contre les soldats de la paix russes se trouvant dans la zone du conflit opposant la Géorgie et l'Ossétie du Sud.

"Protestant catégoriquement contre les provocations de la direction militaire géorgienne, le MID met en garde Tbilissi contre l'escalade des provocations de ce genre contre les soldats de la paix se trouvant dans la zone du conflit", lit-on dans la déclaration du porte-parole de la diplomatie russe, Mikhaïl Kamynine, dont le texte est parvenu mercredi à RIA Novosti.

Toutes les tentatives entreprises mardi soir par le MID de Russie en vue d'influer sur la partie géorgienne par l'intermédiaire du gouvernement de la Géorgie et de la direction de la partie géorgienne de la Commission de contrôle mixte (CCM) pour le règlement du conflit osséto-géorgien "n'ont abouti à rien", a indiqué dans sa déclaration le porte-parole de la diplomatie russe.

"La conclusion s'impose d'elle-même : dans l'arène politique géorgienne, ceux qui cherchent à provoquer une effusion de sang en en faisant retomber la responsabilité sur les soldats de la paix russes tiennent aujourd'hui le haut du pavé", lit-on dans le document du MID.

Ria Novosti/Moscou, 1er février 2006.

L'OSCE propose une rencontre de la CCM à Vienne

Vu l'aggravation de la situation dans la zone du conflit osséto-géorgien, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a proposé de tenir une réunion extraordinaire de la Commission de contrôle mixte pour le règlement du conflit osséto-géorgien (CCM) à Vienne.

C'est le vice-Premier ministre de l'Ossétie du Sud (république autoproclamée sur le territoire de la Géorgie) et coprésident de la partie sud-ossète de la CCM, Boris Tchotchiev, qui l'a fait savoir à RIA Novosti mercredi par téléphone depuis Tskhinvali.

Boris Tchotchiev a raconté avoir rencontré ce mercredi même à Tskhinvali le chef de la Mission de l'OSCE en Géorgie, Roy Reeve. L'entretien a essentiellement porté sur la situation actuelle dans la zone du conflit osséto-géorgien, a indiqué le vice-Premier ministre de l'Ossétie du Sud.

Selon Boris Tchotchiev, Roy Reeve l'a informé des résultats de sa rencontre avec les ambassadeurs de la Fédération de Russie, des Etats-Unis et de l'Allemagne en Géorgie, en faisant remarquer que "tous les trois ambassadeurs admettaient que la situation dans la zone du conflit étaient extrêmement tendue, et qu'il fallait adopter des mesures par faire baisser cette tension".

"Qui plus est, on nous a transmis la proposition du président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe pour organiser d'urgence une réunion de la Commission de contrôle mixte à Vienne. Nous l'avons accepté, comte tenu de la nécessité absolue de progresser afin d'arrêter les forces destructives en Géorgie tenant à compromettre tant le format de la CCM que la mission de maintien de la paix", a dit Boris Tchotchiev.

Et d'ajouter que l'Ossétie du Sud a proposé, de son côté, d'examiner à cette future réunion de la Commission de contrôle mixte les deux questions suivantes : l'organisation d'une rencontre des plus hauts responsables politiques de la Fédération de Russie, de la Géorgie et de l'Ossétie du Sud et la tenue d'une rencontre des ministres de l'Intérieur des pays participant au règlement du conflit, y compris de la reprises du travail du Centre de coordination conjoint des organes de l'ordre des parties à la CCM. 

Pour sa part, le ministre d'Etat de la Géorgie pour le règlement des conflits, Gueorgui Khaïndrava, a déclaré à RIA Novosti par téléphone depuis Genève être au courant de la proposition de tenir une telle rencontre élargie à Vienne en présence des membres de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.

Quoi qu'il en soit, estime Gueorgui Khaïndrava, "compte tenu de la situation actuelle, et surtout avec les soldats de la paix russes, il faut organiser de toute urgence une rencontre sur le terrain, soit dans la zone même du conflit, et nous proposerons encore une fois Tbilissi à titre de lieu d'une telle rencontre".

"À cette étape, je ne crois pas qu'une rencontre à Vienne puisse être productive. C'est qu'il nous faut régler sur place ces problèmes qui réclament une solution immédiate", a ajouté le ministre d'Etat de la Géorgie pour le règlement des conflits.

Auparavant, la Géorgie a proposé de tenir la future rencontre de la Commission de contrôle mixte à Tbilissi, et l'Ossétie du Sud - à Vladikavkaz. Alors, les parties n'ont pas réussi à s'entendre sur le lieu du prochain tour des négociations sur le règlement du conflit osséto-géorgien.

RIA Novosti/Moscou, 1er février 2006 - Andreï Malychkine.


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