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Thina Kéressélidzé (1951-2009), d'origine géorgienne
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mercredi 18 mars 2009, par Mirian Méloua

Thina Kéréssélidzé est née dans une famille issue de l'émigration géorgienne, exilée après l'invasion de la Géorgie par les armées de la Russie soviétique en 1921. Ses grands-parents et ses parents Gaïoz (1918-1994) et Nino (1919-2000) Bérékachvili en avaient été des figures marquantes.

Elle avait épousé Gogui Kéréssélidzé (1944-2003), dont elle a eu une fille, Nestane. Son engagement pour la cause de la Géorgie fut permanent. Depuis quelques années, elle partageait son temps entre Paris et Tbilissi, où elle est décédée le 6 mars 2009 à l'âge de 58 ans.

Elle repose aux côtés de son époux dans le "carré géorgien" du cimetière communal de Leuville-sur-Orge (91).

Allocution de Guia Sardjvéladzé (1), à l'Eglise Sainte Nino, le 13 mars 2009 :

"Thina Kéréssélidzé faisait pleinement partie de notre communauté et cela depuis l'enfance. Elle en était une des figures les plus marquantes et les plus attachantes. Elle-même a toujours été fondamentalement attachée à ses racines, à ses origines géorgiennes.

Je suis sûr que nous sommes nombreux aujourd'hui, dans cette Eglise, à partager des souvenirs communs. Des souvenirs liés à sa personnalité forte, unique, toujours trépidante, avec un charme qui n'appartenait qu'à elle ...

Thina se lançait toujours avec enthousiasme dans les entreprises visant à soutenir la cause géorgienne ou bien à faire connaître son folklore et ses coutumes. Elle fut ainsi durant de nombreuses années un des piliers du groupe de chant et de danse formé dans les années 60 et où elle apportait, outre sa belle voix, une gaîté et un entrain dont nous nous souvenons encore aujourd'hui.

Plus tard, dans un autre domaine, je me souviens de l'énergie avec laquelle Thina déclencha et organisa une grande manifestation à Paris, au Palais des Congrès, pour protester contre la répression meurtrière du 9 avril 1989 à Tbilissi. C'est elle qui eut l'idée de jeter des pelles au beau milieu du spectacle. Cela fit grand bruit, jusqu'à Tbilissi ... Car sous son apparence souriante, Thina avait de fortes convictions et savait les mener jusqu'au bout.

Et puis il y eut toutes les soirées que Thina organisa rue Thiers, chez Gaïoz et Niniko, puis chez elle rue Paul Valéry, ou encore dans sa maison du Vésinet. Ou en Belgique, dans la maison de Coxyde. Je me souviens aussi de cette soirée de Pâques, ici même à l'Eglise, où Thina fit la rencontre de son futur mari, Gogui, qui lui aussi nous manque cruellement ... Avec Gogui et Nestane, elle allait connaître plusieurs années de bonheur, tragiquement interrompues par le décès brutal de Gogui ...

Thina revint alors vers ses racines et partagea sa vie entre Paris et Tbilissi. En Géorgie elle sût se faire adopter et aimer. Elle y était aussi chez elle. Elle s'occupa avec constance des droits des prisonniers. Son cercle d'amis s'agrandissait sans cesse ... Et, à force de détermination, elle pu maîtriser et parler couramment le géorgien. Ses derniers mois, ses derniers jours, furent terriblement assombris par la maladie. Mais je veux croire qu'elle pu trouver du réconfort, veillée par sa famille et par ses très nombreux nouveaux amis géorgiens de Tbilissi qui, jusqu'au bout se pressaient pour la voir et lui parler.

Tous ceux qui ont connu Thina garderont le souvenir d'une personnalité drôle, extravertie, exubérante, parfois extravagante. Et aussi obstinément fidèle à ses idéaux de jeunesse, au pays de ses parents, à sa famille, à ses amis.

Chère Nestane, nous sommes à tes côtés dans cette épreuve, nous partageons tous ton chagrin et soit assurée que le souvenir de ta mère ne nous quittera pas".

Note : (1) Guia Sardjvéladzé, président de l'Association géorgienne en France de 2003 à 2006

Voir aussi

-  La Paroisse orthodoxe géorgienne Sainte Nino de Paris

-  Le "carré géorgien" du cimetière communal de Leuville-sur-Orge


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