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Géorgie et France : Maria Mériko (1920-1994), née Alikhanachvili, comédienne
http://www.colisee.org/article.php?id_article=3605mardi 17 janvier 2012, par Mirian Méloua Maria Alikhanachvili est née à Koutaïssi, en Géorgie occidentale, le 24 mars 1920, de Catherine Guilachvili et de Vano Alikhanachvili. A moins d'un an, elle prend le chemin de l'exil pour Constantinople avec ses parents et sa soeur Tamara. En 1923, la famille gagne la France.
Les études, la danse, la sculpture et l'apprentissage de la comédieDurant ses études primaires, elle s'essaye à la danse classique au cours du Gaumont-Palace et doit renoncer compte tenu de la fragilité de sa constitution. En 1941, elle entre aux Beaux-Arts de Paris dans la section sculpture de Maître Descatoires. En 1943, lorsqu'elle passe du modelage à la taille de pierre : elle doit une nouvelle fois renoncer faute de santé. Elle s'inscrit aux cours d'Arts dramatiques du studio Waker sous la direction du professeur Fernand Bellan (1912-1992), qu'elle suit au cours Simon et qu'elle épouse en 1952. Il auront deux enfants.
La carrière de comédienneSi elle commence -sous le pseudonyme de Maria Mérico- par le théâtre (1) dès 1945 ("Virage dangereux" avec les Tournées Charles Baret) et continue jusqu'en 1975, elle tourne au cinéma de 1957 jusqu'en 1993, à la télévision (2) de 1960 à 1994 (épisode "Nestor Burma et le monstre"). Elle donne volontiers des récitals de poésie et s'adonne à l'écriture de romans. Dramaturge, voire tragédienne, elle s'emploie durant près de 50 ans à tous les rôles, y compris des rôles plus légers. Elle conduit également l'atelier Maria Mériko, où se forment plusieurs générations d'acteurs, comme Pascal Germain et Jean-Luc Muscat.
La cause géorgienneDotée d'une voix basse, elle enregistre dans les années 1950 avec Victor Homériki, voix d'alto, une chanson du répertoire traditionnel géorgien "Oh Margarita tchémo lamazo"("Oh Marguerite ma jolie") : la communauté géorgienne s'arrache ce premier disque (78 tours) de folklore géorgien pressé en France. Aux fêtes communautaires, au Cercle militaire des Augustins à Paris, elle est sollicitée pour chanter ou pour déclamer une poésie (3) alors que sa mère -surnommée affectueusement Catho- distribue aux enfants des chapelets de "tchourtchrela", noisettes enrôbées de pâte à base de jus de raisin et de miel. Elle fait la fierté des grands et des petits lorsqu'elle apparaît sur un écran de télévision ou de cinéma. Elle meurt à Villejuif, le 29 juillet 1994, après avoir écrit : "La plus grande bénédiction que Dieu puisse accorder à un être c'est de lui donner une ascendance et une descendance qui lui gonflent le coeur d'amour et de jalonner sa vie de précieuses rencontres d'amitié. Maman disait toujours lorsque les choses n'allaient pas comme elle l'aurait voulu : Ne t'inquiète pas chérie. Demain, Dieu est grand. Et pour elle il l'était. D'avoir eu une mère comme elle, belle, courageuse, joyeuse ; un père droit, loyal, héroïque ; un fils superbe en son talent et en son âme droite ; une soeur fantastique en son courage ; une fille aussi belle que talentueuse dans son exigence de la vérité ; une belle-fille aussi gentille qu'intelligente, que belle ; des amis loyaux et droits, n'est-ce pas là une vie enviable ? C'est peut-être ainsi que l'on peut mesurer sa propre valeur : par ceux qui viennent à vous. Ne croyez-vous pas ?".
Théâtre
Cinéma
Télévision
Notes(1) Selon l'AFP : [... Un an plus tard, elle fait ses débuts sur les planches dans « David et Bethsabée », où elle remplace Nathalie Nattier, qui, elle-même, remplaçait Marlène Dietrich. Le partenaire de Marlène devait être Jean Gabin, mais lui aussi avait déclaré forfait, et c'est ainsi que Maria Meriko a joué son premier rôle aux côtés d'un alors tout jeune acteur : Yves Montand...] (2) Toujours selon l'AFP : [...C'est surtout à la fin des années 50 et dans les années 60 que cette comédienne d'origine géorgienne est devenue une habituée du petit écran, où son visage aux pommettes saillantes, aux yeux étirés, d'un bleu limpide mais froid, son nez marqué, sa voix grave et rauque, lui ont valu d'interpréter des rôles tragiques...] [...C'est surtout la TV qui m'a fait étiqueter tragédienne, déclarait la comédienne qui aimait souligner sa capacité de jouer des rôles drôles. Au petit écran, elle a été un des piliers de l'époque des Buttes-Chaumont, les immenses studios où se tournaient les plus grandes émissions de télévision : elle sera ainsi la Voisin dans « L'Affaire des poisons », « Catherine de Médicis », « Athalie », la reine des « Perses », la mère Martial des « Mystères de Paris »...] (3) 26 mai : fête nationale géorgienne en 1964 avec Maria Mériko. Sources :
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