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Régis Genté, spécialiste du Caucase et de l'Asie centrale
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jeudi 27 décembre 2012, par Mirian Méloua

Géorgie, Abkhazie, Arménie, Haut Karabakh, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Ouzbékistan, Turkménistan … et Russie : quelle destination manque-t-il à Régis Genté (1) sur son passeport pour se voir décerné le prix du plus grand voyageur d'Asie centrale et du Caucase ?

Mi-bourlingueur, mi-analyste géopolitique et mi-journaliste indépendant (trois demis c'est trop, mais c'est dans le personnage !), il arpente depuis une décennie les marches de l'Europe et de l'Asie.

« Pour moi, le plus difficile est de connaître avec précision l'arrière plan de l'histoire que je vais couvrir. Il est intéressant de savoir qui ment ; et qui ne ment pas. Notre métier est d'interviewer des menteurs toute la journée et de trouver la vérité au travers des mensonges. Evidemment, tout le monde ment, en Europe comme en Asie. Mais il est plus difficile de discerner le vrai du faux lorsque l'on n'est pas familier avec le contexte et les mentalités. L'autre difficulté est de replacer une narration couvrant le Sud Caucase dans le contexte plus large du monde. Parfois je sais que j'ai une histoire intéressante, mais les publications européennes n'en veulent pas : elle pense qu'elle est trop locale et n'intéressera pas les lecteurs européens » dit-il en confidence (1).

Si ses études philosophiques le prédisposaient à l'écriture, elles ne le prédisposaient pas à diriger la rédaction d'un journal mensuel édité à Tbilissi, « La Vie en Géorgie », dans un contexte de désorganisation et d'indiscipline générale de la part des journalistes -trop souvent apprentis journalistes-. C'est pourtant ce qu'il fait en janvier 2002 auprès du propriétaire Avtandil Otinashvili, qui, heureusement, le décharge des contacts avec l'administration, l'imprimeur et le diffuseur … Il échappe ainsi au climat caucasien des relations d'affaire.

En novembre 2003, en pleine Révolution des Roses, il voit débarquer des confrères européens souvent ignares et loin des réalités géorgiennes : il passe le flambeau de « La Vie en Géorgie » et commence à collaborer avec les grands médias francophones.

Pêle-mêle, et sans que cette liste ne soit exhaustive, sa signature apparaît dans « Géorgie + » (une revue francophone éditée un temps à Tbilissi), Le Monde diplomatique, L'Hebdo, Le Temps, Le Figaro, …la Revue Tiers Monde, Hérodote, le Courrier des Pays de l'Est, Bulletin de l'industrie pétrolière, …Radio Suisse romande, Radio Vatican, RFI, …France 24.

Il saute le pas géographiquement vers tout le Sud Caucase, puis vers l'Asie centrale, et parfois vers l'Ukraine, au prétexte des révolutions de couleur.

« La question de la liberté de parole se pose dans tous les pays post-soviétiques. Elle est loin d'être parfaite. En Géorgie, il n'est pas nécessaire d'obtenir un visa de journaliste pour travailler. En Azerbaïdjan, c'est le contraire et il est très difficile d'obtenir une accréditation. En Arménie, elle est plus facile à obtenir ».

Il devient le premier journaliste indépendant incontournable de ces deux régions, à la fois précurseur d'une génération de jeunes journalistes/analystes comme Claire Delessard, Emmanuel Guillemain d'Echon, Nicolas Landru … et bien d'autres, à la fois référence pour les envoyés spéciaux venus de Paris, de Bruxelles, de Genève ou de Lausanne … et parfois de Moscou.

En avril 2012, il publie « Voyage au pays des Abkhazes (Caucase, début du XXIe siècle) » aux éditions Cartouche, à Paris : à l'occasion de la promotion de son livre (Ecole des hautes études de sciences sociales, Maison d'Europe et d'Orient, …), il développe ses approches géopolitiques confrontées aux réalités du terrain.

« Si vous êtes un journaliste étranger, il est important de savoir où vous allez, à qui vous parlez. Il est important de connaître le contexte et l'histoire de la région, et aussi précisément que possible la place que tient votre interlocuteur ».

Notes

(1) Régis Genté est né en France, en 1968. Il a effectué des études supérieures de philosophie.

(2) Interview dans Euro Caucasus News (14 septembre 2011).

Voir aussi

-  Tbilissi : appel en faveur de la libération de Florence Aubenas (2005) par Régis Genté,

-  Regard d'Est en Ouest : 3 questions à Régis GENTÈ, spécialiste du Caucase (2012),

-  "Sur les traces des faiseurs de frontières" (2012) par Régis Genté :

http://www.monde-diplomatique.fr/20...


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