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Géorgie et France : Charles Yachvili (1918-1985), résistant
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CHALIKO YACHVILI

vendredi 30 mars 2012, par Mirian Méloua

Charles Yachvili naît en 1918 en Ratcha, province de l'Ouest de la Géorgie, dans une fraterie de 9 enfants.

En 1940, après son service militaire, il entreprend des études supérieures à Tbilissi.

La guerre entre l'URSS et l'Allemagne

En 1941, il est remobilisé dans l'Armée rouge suite à l'engagement de l'URSS dans la Seconde guerre mondiale.

Il combat en première ligne comme beaucoup de représentants des minorités ethniques de l'Empire soviétique.

En 1942, il est fait prisonnier à Sébastopol (Crimée) par l'armée allemande.

La captivité dans les camps allemands

Il rejoint les milliers de Géorgiens captifs des camps nazis en Europe centrale.

Pour échapper à la mort, le choix est simple, concourir aux travaux militaires et civils entrepris dans toute l'Europe par l'Allemagne d'Hitler ou rejoindre la Légion géorgienne de l'armée allemande pour combattre l'URSS et libérer la Géorgie de l'occupation soviétique (1).

L'évasion vers le maquis en France

Envoyé en France, après la retraite de l'armée allemande sur le front Est, Charles Yachvili rejoint la clandestinité et les maquis français de Corrèze comme nombre de ses camarades.

La captivité dans les camps soviétiques

En 1945, suite à l'accord entre Roosevelt et Staline, et en conformité avec les souhaits du général de Gaulle, les anciens soldats de l'Armée rouge présents sur le territoire français sont désarmés et renvoyés à l'Union soviétique : des officiers soviétiques venus de Moscou y travaillent dans les camps de regroupement.

Charles Yachvili, désireux de retourner dans sa patrie, souscrit volontiers à la procédure et après le passage dans un camp de regroupement sur le territoire français (1), il est convoyé vers un camp de regroupement situé sur le territoire est-allemand.

L'ambiance change, il comprend que l'issue sera certainement un internement en Sibérie.

L'évasion vers la France

Il s'évade, et après un périple de plusieurs semaines, il rejoint à nouveau la Corrèze (2), point d'attache en France où il a rencontré Odette, celle qui deviendra sa femme.

Une vie en France

Il se marie donc, et aura deux enfants, Michel -le futur rugbyman de l'équipe de France- et Daniel, et prend la nationalité française.

Dès 1954, nostalgique de son pays natal, il essaie d'obtenir un visa pour y retourner, en vain.

En 1978, il peut se joindre à un voyage touristique en Union soviétique, passe deux jours à Tbilissi, retrouve ses six soeurs, mais ne retrouve pas ses deux frères morts à la guerre.

Il meurt le 30 mars 1985, en ayant connu certains de ses petits-enfants, dont Grégoire et Dimitri. Gégoire jouera dans l'équipe nationale de Géorgie. Dimitri fera vibrer durant une décennie le public français au sein de l'équipe nationale de France. Comme une sorte d'hommage aux deux patries de leur grand-père (3).

Notes :

(1) La Légion géorgienne (1941-1945) de l'armée allemande.

(2) En 1985, Pierre Kitiaschvili raconte l'épopée de plusieurs centaines de soldats géorgiens qui suivirent le même chemin dans son livre "Du Caucase à l'Atlantique".

(3) Les Yachvili, rugbymen français, d'origine géorgienne.

Sources diverses dont journal de l'émigration géorgienne en France "Gouchagui", numéro 6, juillet 1985).


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