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Géorgie : le mouvement nationaliste "Tetri Guiorgui" (années 1920 à 1990)
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TETRI GIORGI

samedi 19 janvier 2013, par Mirian Méloua

Tetri Guiorgui signifie Georges le Blanc, image dérivée du culte au chevalier Saint Georges, emblème de la Géorgie (1).

 

Organisation d'exil en France, années 1920 et 1930


L'organisation Tetri Guiorgui apparaît au sein de l'émigration géorgienne en France durant les années 1920 : d'essence nationaliste, elle a pour objectif le retour à l'indépendance de la Géorgie.

S'y retrouvent, en particulier,

-  Léo Kéresselidzé (1885-1944), vétéran de la Première guerre mondiale (à l'époque favorable à une alliance avec Guillaume II),
-  Chalva Maglakélidzé (1893-1976), futur colonel de la Légion géorgienne de l'Armée allemande (2),
-  le professeur Mikheil Tsérétéli (1878-1965),
-  Alexander Manvelichvili, futur auteur d'une histoire de la Géorgie, livre de référence,
-  Grigol Robakidzé (1884-1962), écrivain et poète,
-  Viktor Nozadzé (1893-1975), journaliste et essayiste,
-  Kalistrate Salia (1900-1986), futur éditeur de « Bedi Karthlisa », revue de Kartvélologie, en liaison avec le CNRS, des années 1950 aux années 1970.

 

Organisation de combat contre l'URSS, en Allemagne, de 1941 à 1945


Une fraction de cette organisation s'allie avec l'Allemagne nazie et constitue le Parti national-socialiste Tetri Guiorgui, à Berlin, afin de combattre l'Armée rouge et de libérer la Géorgie : Léo Kéressélidzé, Chalva Maglakélidzé et Guiorgui Magalachvili en sont les chefs de file (2).

Une autre fraction, tout en encourageant la lutte armée aux côtés de l'armée allemande, s'oppose à la proximité idéologique avec le Parti national-socialiste allemand : Mikheil Tsérétéli est de ceux-là.

Enfin, une dernière fraction du mouvement Tetri Guiorgui, souvent exilée en France, ne soutient ni proximité avec le Parti national-socialiste allemand, ni lutte armée aux côtés de l'armée allemande.

 

La résistance en URSS, des années 1920 aux années 1940


Clandestinement, avec le même objectif, des groupes de résistance du même nom se constituent en Géorgie,

-  de 1926 à 1937 avec Evguéni Gvaladzé (1900-1937),
-  de 1928 à 1930 avec Alexander Tchavtchavadzé,
-  au début des années 1940 avec Chabua Amirejbi (3).

Elles sont décimées par les autorités soviétiques.

 

Les années de guerre civile en Géorgie


Au début des années 1990, les officiers loyaux au président Zviad Gamsakhourdia prennent le nom de Tetri Guiorgui.

 

Notes


(1) La légende voudrait que le culte à Tetri Guiorgui soit issu d'une croyance païenne (protection du mâle dominant) et ait été ensuite repris par le Royaume de Géorgie : des fêtes populaires étaient organisées le 14 août en son honneur (tetrigorgoba). De 1918 à 1921 (Ière République) et de 1991 à 2004 (jusqu'à la Révolution des Roses), un Saint Georges en armes fut l'emblème de la Géorgie.

(2) La Légion géorgienne (1941-1945) de l'armée allemande

(3) Géorgie : Chabua Amirejibi, opposant au régime soviétique et écrivain.

 

Voir aussi


-  Le groupe "Caucase" (1934-1939) et la confédération caucasienne,

-  "La Géorgie : mythes et saints du Caucase" par Jean-Pierre Mahé, directeur d'études à l'EPHE, membre de l'Institut :

http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/la_....


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