Election présidentielle en Tchétchénie : un nouveau président, de nouvelles menaces
mercredi 8 septembre 2004
Avec un taux de participation officiel d'environ 85% (593 434 votants), Alou Alkhanov a été élu dès le premier tour des élections présidentielles tchétchènes, avec 73,48% des suffrages, le 29 août.
La présidence néerlandaise du Conseil de l'Union Européenne regrette que des considérations de sécurité aient interdit la constitution d'une mission internationale d'observation. Le président russe Vladimir Poutine, quant à lui, a déclaré que l'élection présidentielle s'était déroulée en stricte conformité avec la législation.
Les éloges à l'égard du nouveau président tchétchène ne manquent pas, tant dans la classe politique russe que chez des députés tchétchènes, qui le décrivent comme un "homme politique brillant, capable d'accomplir les tâches fixées", un "homme d'honneur et de parole, un politique mesuré et perspicace". Alou Alkhanov a annoncé vouloir travailler avec l'équipe de l'ancien président Akhmad Kadyrov, dont il tient à poursuivre le travail.
En ce qui concerne le chef des séparatistes, Aslan Maskhadov, le nouveau président est intransigeant. "Il reste une chance à Maskhadov - a-t-il poursuivi : demander pardon au peuple de l'avoir entraîné dans une deuxième guerre. Il aurait pu l'éviter". "S'ils disent avoir compris qu'ils allaient à l'encontre de la volonté populaire, je suis prêt à servir de médiateur", a-t-il annoncé.
La sanglante prise d'otage survenue la semaine dernière dans une école de Beslan en Ossétie du Nord a compliqué la situation. Le gouvernement russe vient d'offrir une récompense de dix millions de dollars pour toute information pouvant conduire aux rebelles tchétchènes Chamil Bassaïev et Aslan Maskhadov, tenus pour responsables de la prise d'otages. Afin de répondre à ceux qui relient cette tragédie, qui a fait plus de 350 morts, aux élections en Tchétchénie, le président Vladimir Poutine affirme qu'"il n'y a aucun lien entre la politique russe en Tchétchénie et la prise d'otages de Beslan".
Le président indépendantiste Aslan Maskhadov, élu en 1997 dans un scrutin reconnu à l'époque par la Russie et la communauté internationale, s'était vu dénier toute légitimité par Moscou après le début de la deuxième guerre de Tchétchénie.
Alexandre Kebabdjian
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