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Géorgie : La presse toujours harcelée dans la République autonome d'Adjarie (2004)


samedi 6 mars 2004

Vakhtang Komakhidze, journaliste pour l'émission "60 minutes" de la chaîne de télévision privée Rustavi 2, a été violemment agressé le 5 mars 2004, à Khelvachauri, par des hommes identifiés par un témoin comme des membres des forces spéciales de la République autonome. La veille, son cameraman, Dimitri Miasnikov, avait été interpellé par la police à Batoumi, la principale ville de la République. Reporters sans frontières dénonce le harcèlement que subissent les journalistes en Adjarie depuis plusieurs mois.

Depuis le début de l'année 2004, une dizaine d'incidents sont à déplorer. Les autorités adjares ont interdit aux chaînes Rustavi 2 et Imedi de travailler dans la région. En deux mois, au moins cinq journalistes ont été agressés et cinq autres ont été interpellés. Les forces de l'ordre ont tout fait pour empêcher la presse de couvrir des manifestations contre le président d'Adjarie, Aslan Abachidze, qui s'oppose au pouvoir du nouveau Président, Mikhaïl Saakachvili.

"Les autorités adjares doivent cesser d'entraver le travail des médias dans la région et poursuivre avec la plus grande fermeté ceux qui usent de violence envers les journalistes", a déclaré Reporters sans frontières. L'organisation a demandé au président Saakachvili d'intervenir dans les plus brefs délais si les mesures nécessaires n'étaient pas prises par le pouvoir local.

Rappels des faits 

Le 5 mars, accompagné de Mzia Amaglobeli, de l'hebdomadaire adjare Batumelebi, Vakhtang Komakhidze venait de quitter la ville de Khelvachauri lorsque des agents de police lui ont fait signe d'arrêter son véhicule. Plusieurs hommes vêtus de noir l'ont alors frappé et se sont emparés de l'équipement et des documents des deux journalistes. Les policiers ne sont pas intervenus. Mzia Amaglobeli, qui n'a pas été agressée, a reconnu des membres d'un service spécial de la République autonome chargé de réprimer les manifestations. Vakhtang Komakhidze préparait un reportage sur la corruption présumée du président Aslan Abachidze et de sa famille.

Le 4 mars, un cameraman de Rustavi 2, Dimitri Miasnikov, a été interpellé à Batoumi. Il a été isolé pendant une heure dans les locaux du ministère de l'Intérieur tandis que la police effaçait les images du reportage qu'il avait réalisé pour l'émission "60 minutes".

Le 20 février, au cours d'une manifestation contre le président Abachidze à Batoumi, le cameraman de Channel 9, Ramaz Jorbenadze, a été agressé par des contre-manifestants. Nato Imedaishvili, son collègue, Diana Trapaidze et Irakli Kifiani, de la chaîne de télévision privée Imedi, ainsi que Nestan Checkhladze et David Maisuradze, de Rustavi 2, ont été pris à partie par les contre-manifestants et forcés de remettre les images qu'ils venaient de tourner. Les manifestants ont également menacé de saccager les locaux de l'hebdomadaire Batumelebi.

Le 28 janvier, à Batoumi, quatre hommes armés ont fait irruption au domicile de David Gogitauri, cameraman pour la chaîne Imedi. Ces derniers l'ont frappé et menacé de nouvelles représailles s'il n'arrêtait pas de couvrir les événements politiques en Adjarie. Ils ont également dérobé une interview filmée du maire de Batoumi et fils d'Aslan Abachidze, Giorgi Abachidze. Le 13 janvier, le journaliste avait déjà été frappé par une quinzaine d'inconnus alors qu'il s'apprêtait à interviewer un homme agressé après avoir accroché à sa fenêtre le drapeau traditionnel géorgien, symbole du Mouvement national, le parti du nouveau président Mikhaïl Saakachvili.

Le 25 janvier, au cours d'une manifestation contre le gouvernement local à Batoumi, la police a pris à partie Eter Turadze et Mzia Amaglobeli, de Batumelebi. Leur matériel a été confisqué et détruit. Le 11 janvier, ces deux journalistes avaient déjà été frappés par une quinzaine d'hommes habillés en noir alors qu'ils couvraient une manifestation en faveur de Mikhaïl Saakachvili dans le village de Gonio. Les agresseurs avaient également confisqué et endommagé leur matériel.

Dans la soirée du 10 janvier, à Batoumi, Diana Trapaidze et Nestan Checkhladze ont été malmenés par des policiers qu'ils filmaient en train de déchirer des posters du mouvement Kmara. Les policiers ont accusé les deux journalistes de faire de la publicité pour ce mouvement à la pointe de la contestation pendant la "Révolution des roses". Tedo Jorbenadze, de Batumelebi, également présent sur les lieux, a été frappé par des policiers. Les trois journalistes ont été détenus pendant moins d'une heure. Enfin, les 7 et 8 janvier, le journaliste de Rustavi 2, Irakli Shetciruli, a été empêché par les autorités locales de franchir la frontière administrative de la République à Choloki. (Reporters sans frontières)



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