Géorgie : un oligarque russe, d'origine géorgienne, nommé ministre de l'économie (2004)
lundi 12 juillet 2004
Président du conseil des directeurs de la compagnie russe "United Heavy Machinery", Kakha Bendoukidzé, 48 ans, a été nommé mardi 1er juin, au poste de ministre de l'économie.
"Je veux que les Géorgiens s'enrichissent"
"Il a très bonne réputation, c'est pourquoi nous avons invité Monsieur Bendoukidzé à Tbilissi. Nous voudrions développer l'économie de la Géorgie et pour cela, l'expérience de M. Bendoukidzé nous sera d'un grand secours" a déclaré le premier ministre Zourab Jvania.
Celui-ci s'est vu donner la double nationalité par le président Saakachvili, faisant de lui un second membre du nouveau gouvernement, après Salomé Zourabichvili, à en disposer. Aujourd'hui la priorité de M. Bendoukidzé est la privatisation et la réforme du code de taxes. Selon lui, le processus de privatisation mené jusqu'ici en Géorgie n'a pas été satisfaisant. Il faut entreprendre une vraie politique de privatisation et vendre très cher : "Nous habitons dans un pays très pauvre et j'espère que cette politique fera qu'en 2007, nous n'aurons même plus besoin d'un ministère de l'économie".
Réputé influent et bien introduit à Moscou, il devra redresser un pays guetté par la faillite et gangrené par la corruption, en attirant notamment des investisseurs étrangers dans ce qui était autrefois le verger du Caucase. "Je suis venu en Géorgie pour développer l'économie de la Géorgie et pas pour satisfaire mes ambitions. Je veux que les Géorgiens s'enrichissent" explique Kakha Bendoukidzé. "Je ne veux pas imposer en Géorgie la politique prorusse ou proturque. J'aimerais passer en Géorgie une vraie politique géorgienne" a annoncé Kakha Bendoukidzé, lors de son discours au Parlement.
Kakha Bendoukidzé est un véritable homme d'affaire qui depuis 1990, a bâti un empire en Russie. Il était du groupe d'hommes d'affaire russes venus à Tbilissi le 29 mai dernier. Tout cela indique que Russie et Géorgie ont renoué de bonnes relations. Il faut noter que la Russie a aussi beaucoup d'intérêt sur le marché géorgien, et qu'il lui sera plus facile désormais de réaliser ses projets caucasiens. Bien sûr, la Russie n'a pas envie de perdre son influence dans l'espace du Caucase.
(Tbilissi, La Vie en Géorgie, juin 2004, Avtandil Otinachvili).
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