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Géorgie : le conflit avec l'Ossétie du Sud envenime les relations russo-géorgiennes (2004)


LA TENSION DANS LA RÉPUBLIQUE AUTOPROCLAMÉE LAISSE PRÉSAGER DES DIFFICULTÉS EN ABKHAZIE
jeudi 26 août 2004, par Mirian Méloua

Vladimir Poutine gouverne avec une Douma qui considère que les Ossètes du Sud sont Russes et que leur territoire l'est aussi. Mikhaïl Saakachvili compte sur la communauté internationale qui a reconnu l'intégrité du territoire géorgien.

Du côté de Moscou, les résolutions de la Douma se succèdent depuis mai 2004 : étude de la demande d'adhésion de l'Ossétie du Sud à la Fédération de Russie, appartenance historique (depuis 1765) de l'Ossétie du Sud à la Russie, défense des citoyens russes vivants en Ossétie du Sud (citoyenneté accordée aux Ossètes du Sud durant les années quatre-vingt-dix). Le ministre des affaires étrangères, Serguei Lavrov, multiplie les accusations de va-t-en-guerre à propos du président géorgien, demande le retrait des forces géorgiennes de la zone de conflit et refuse le remplacement de la force de paix russe par une force internationale.

Du côté de Tbilissi, la position est sans ambiguïté : la force de paix russe, en place depuis 1992, doit être remplacée par une force internationale et la Géorgie doit recouvrer son intégrité territoriale.

Est-il besoin de démontrer que les séparatistes ossètes bénéficient en sous-main du soutien de mercenaires russes ? Le 6 août, une agence géorgienne annonce l'arrivée des trois premiers hélicoptères de combat pour les Ossètes. Le 19 août, une avancée des forces géorgiennes rencontre la résistance de "Cosaques". Huit d'entre eux sont tués. Les Géorgiens se retirent ensuite.

Est-il besoin de démontrer que l'espace aérien géorgien est régulièrement violé en Ossétie du Sud par les avions militaires russes ? Les protestations du ministère des affaires étrangères de la Géorgie se multiplient. Le 11 juillet, à 6 heures 34, un avion militaire, non identifié, serait entré durant 6 minutes sur le territoire géorgien par l'Ossétie du Nord, sur une distance de 45 kilomètres. Le 6 août, à 12 heures 45, un avion militaire identifié comme russe, serait entré durant 20 minutes sur le territoire géorgien par l'Ossétie du Nord, sur une distance de 25 kilomètres.

Est-il besoin de démontrer que le tunnel de Roki, seul point de passage entre l'Ossétie du Nord et l'Ossétie du Sud, doit relever d'un contrôle russo-géorgien afin d'éviter la contrebande et le trafic d'armes ? Le 7 juillet, les forces géorgiennes saisissent des camions chargés d'uniformes, d'armes, de munitions et de missiles anti-char. Ils sont retournés le 25 juillet à l'armée russe, à un poste-frontière hors Ossétie. Le 18 juillet, les forces géorgiennes interceptent un véhicule civil chargé de missiles anti-char et les saisissent. Le 21 juillet, l'entrée de blindés russes en Ossétie du Sud, par le tunnel de Roki, est connue. Moscou annonce que les 22 véhicules blindés de transport de troupes (BMP) et les 18 véhicules blindés de combat entrés en Ossérie du Sud sont destinés à la force de paix russe.

La situation est bloquée. Le conflit armé de 1991 avait conduit à un millier de morts ossètes et à cinq cents morts géorgiens. L'émigration des Ossètes vers l'Ossétie du Nord avait été massive. Il reste dans la région entre 50 et 80 000 Ossètes, 10 et 15 000 Géorgiens, habitants des villages imbriqués, sans animosité déclarée. Le conflit de 2004 a déjà conduit à quelques dizaines de morts. La Commission Quadripartie, Géorgie, Ossétie du Sud, Ossétie du Nord, Russie, gère difficilement le quotidien.

Une initiative diplomatique est nécessaire. Vladimir Poutine est empêtré dans les "élections" de Tchétchénie et dans les troubles récents en Ingouchie ; il aurait préféré un statu quo. Mikhaïl Saakachvili s'est déplacé à Washington le 4 août pour rencontrer l'administration américaine. Elle est de plus en plus accaparée par les élections présidentielles. Salomé Zourabichvili essaie d'obtenir une extension du mandat de l'OSCE. Elle s'est rendue à Vienne les 29 juillet et 18 août. L'Union Européenne consulte. Le pourrissement de la situation conduirait à une détérioration plus définitive des relations entre la Russie et la Géorgie, comme durant l'ère Chevardnadzé. Il n'est pas certain que Saakachvili et Poutine y aient intérêt.



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