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Géorgie : Batcho Akhalaïa, ancien ministre de l'Intérieur et de la Défense, incarcéré (7 novembre 2012)


vendredi 9 novembre 2012, par Mirian Méloua

Batcho (Bacho en géorgien) Akhalaïa est né le 24 octobre 1980. Il sort diplômé de la Faculté de Droit de Tbilissi en 2004.

 

La carrière professionnelle


De 2003 à 2004, il est coordinateur de projet dans une ONG, "Liberty Institute".

Courant 2004, il rejoint brièvement l'équipe de l'Ombudsman, Sozar Soubari.

De 2005 à 2008, il dirige le département pénitencier du ministère de la Justice.

En décembre 2008, il est nommé adjoint au ministre de la Défense.

Le 27 août 2009, il est nommé ministre de la Défense par le président Mikheil Saakachvili.

Il déclare que son plan d'action se résume en trois mots : "modernisation, paix et l'OTAN" et ajoute "Nous devons augmenter les capacités de défense de l'armée afin de sécuriser la paix. Il n'y a pas d'autre alternative que l'intégration à l'OTAN".

Le 4 juillet 2012, il est nommé ministre de l'Intérieur en remplacement de Vano Mérabichvili devenu Premier ministre, confirmant son statut de membre de la garde rapprochée du président Saakachvili.

En septembre, lors du scandale provoqué par la diffusion d'une vidéo montrant la pratique de tortures dans les prisons géorgiennes, il est vivement pris à partie par l'opposition, par une partie des médias et par une partie de l'opinion publique, bien que n'étant plus concerné par le système pénitencier depuis plusieurs années.

Le 20 septembre, il démissionne de son poste de ministre de la Défense.

Le 1er octobre, la majorité présidentielle -et législative sortante-, le Mouvement national uni (MNU), perd les élections pour le Parlement. Il part à l'étranger quelques jours plus tard.

Le 5 novembre, il revient en Géorgie.

Le 7 novembre, il est mis en détention préventive dans le cadre de l'ouverture de plusieurs instructions dont les chefs d'accusation sont
-  abus de pouvoir (octobre 2011),
-  privation illégale de liberté, avec violences perpétrées (septembre 2011),
-  traitements inhumains, séquestration dans salle d'eau durant 36 heures, dans le froid, avec privation de nourriture (février 2010) (1).

Il reçoit le soutien du Parti présidentiel, le MNU, qui dénonce "les arrestations arbitraires de membres de l'administration précédente et éveille les commentaires interrogatifs de la communauté internationale (OTAN en particulier) qui ne souhaiterait pas voir s'ouvrir "une chasse aux sorcières".

 

L'homme, influent et controversé


Son frère, Dato Akhalaïa, dirigeait le département de la Sécurité constitutionnelle au ministère de l'Intérieur.

Son père était Procureur général de la région de Mingrélie.

En mars 2009, la démission du chef d'Etat major de l'armée géorgienne, le Colonel Vladimir Tchatchibaïa, lui est imputée.

Une proximité personnelle avec le ministre de l'Intérieur, Vano Mérabichvili, lui est attribuée par les médias.

Le 27 août 2009 , le président Mikheil Saakachvili le situe ainsi :

"Batcho Akhalaïa a un grand nombre d'ennemis. Il a réussi là où j'ai échoué lorsque j'étais ministre de la Justice : les voleurs et les criminels ne font plus la loi dans les prisons géorgiennes depuis qu'il en a eu la responsabilité"

Le 28 août, les leaders de l'opposition, Davit Oussoupachvili pour le Parti Républicain, Kakha Koukava et Zviad Dzidzigouri pour le Parti Conservateur, Salomé Zourabichvili pour la Voie de La Géorgie, Levan Gatchétchiladzé critiquent cette nomination :

-  plus dangereuse nomination ministérielle de la présidence actuelle,
-  mauvais message pour la communauté internationale et l'armée géorgienne,
-  trop grande proximité entre Intérieur et Défense, contraire au principe de dépolitisation de l'armée,
-  régression démocratique
.

Le 30 août 2009, l'Ombudsman, Sozar Soubari, soulignait devant les médias que

"Dans l'exercice de ses responsabilités à la tête des prisons, Akhalaïa n'a respecté ni la loi, ni les droits de l'homme : en 2006 lors de troubles et de l'intervention de la police qui ont conduit à la mort de 7 détenus, en 2007 et 2008 lors de pressions et d'intimidations vis-à-vis d'un homme d'affaires -Kibar Khalvashi- ami proche d'un ancien ministre de la Défense réfugié en France -Irakli Okrouachvili-" (2).

 

Notes


(1) Deux autres personnes concernées par ces instructions judiciaires, l'ancien chef d'Etat major et un général de brigade, sont libérées sous caution le 9 novembre 2012 par le Procureur général de Tbilissi.

(2) Ironie du sort, Sozar Soubari est nommé ministre en charge du système pénitencier, le 24 octobre 2012, afin de réformer les procédures initialement mises en place par Batcho Akhalaïa.



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