Le gazoduc North Stream du russe GAZPROM (avril 2010)
mardi 13 avril 2010
Le projet de gazoduc North Stream du russe GAZPROM devrait aboutir fin 2011 pour le premier pipeline, fin 2012 pour le second.
Tracé et capacité
Prévu sous la mer Baltique, dans les eaux internationales, d'une longueur de 1244 kilomètres, il permettra d'évacuer le gaz russe vers le Nord de l'Allemagne, à Greifswald.
Parmi les pays riverains, la Finlande, la Suède et le Danemark ont donné leur accord, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Pologne ont protesté.
Le gazoduc North Stream aura une capacité maximale de 55 milliards de m3 lorsque les deux tubes seront installés.
Le coup d'envoi de la construction, symbolique, a été donné le vendredi 9 avril 2010 par le président russe Dmitri Medvedev, un représentant de la chancelière allemande Angela Merkel, l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder et la secrétaire d'Etat française au Commerce extérieur Anne-Marie Idrac.
La pose des deux pipelines au fond de la mer baltique avancera, entre avril et novembre, à la vitesse de 2,7 kilomètres par jour.
Aspects politiques
Les intérêts russes
Pour la Russie, il a l'avantage d'éviter les pays de l'ex-URSS et ceux de l'ex-Pacte de Varsovie peu favorables au projet. D'autre part, il rend difficile l'élaboration de la stratégie gazière de l'Union européenne qui aurait pu lui être défavorable.
Les intérêts allemands
Pour l'Allemagne, il a l'avantage de garantir une source d'approvisionnement en gaz sur le moyen et le long terme. Elle est aujourd'hui approvisionnée en gaz russe par le gazoduc Yamal qui transite par la Biélorussie et par la Pologne.
Le renforcement de l'axe Berlin - Moscou, voulu par Gerhard Schröder lorsqu'il était chancelier et Vladimir Poutine lorsqu'il était président, a perduré avec la coalition chrétienne-démocrate / sociale démocrate dirigée par Angela Merkel et le duo présidence / Premier ministre de Dmitri Medvedev et Vladimir Poutine.
Dans l'actuelle coalition allemande chrétienne démocrate / libérale, à nouveau dirigée par Angela Merkel, les voix libérales semblent beaucoup moins disposées à favoriser les intérêts russes : une politique de meilleure écoute des intérêts baltes et polonais semble se dessiner.
Les intérêts français
Ecartés du consortium, les intérêts français ont pu y entrer lors de négociations de dernière minute au 4ème trimestre 2009.
Les aspects personnels
L'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder assure la présidence du consortium North Stream : il était encore en fonction lors de la signature de l'accord russo-allemand et est fortement critiqué par une partie de l'opinion publique allemande (et européenne) pour ce conflit d'intérêt, et pour le montant du salaire reçu.
L'ancien Premir ministre finlandais Paava Lipponen est consultant du consortium.
Le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt était administrateur, il y a peu, d'un fonds financier composée à 90% d'actions GAZPROM.
Capital et coûts
Le russe GAZPROM (compagnie de l'Etat russe) détient 51% du capital du consortium North Stream, l'allemand E.ON-Ruhrgas 15,5%, l'allemand BASF-Wintershall 15,5%, le néerlandais GASUNIE 9%, GDF Suez 9%.
GDF Suez a rejoint le capital fin 2009, les allemands E.On-Ruhrgas et BASF-Wintershall lui ont cédé chacun 4,5%.
Le coût prévisionnel est de 7,4 milliards d'euros, financés à 70% par 27 banques.
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