Géorgie et France : Djémal Bjalava, sculpteur
DJOTI BJALAVA
vendredi 26 février 2010, par Mirian Méloua
Djémal Bjalava, dit Djoti, est né à Martvili en Géorgie, le 22 novembre 1944.
Elevé par une mère d'origine crétoise, il n'a jamais connu son père. Afin de passer le temps, parfois long pour un gardien de moutons, il s'essaie dès son enfance à la sculpture avec des instruments rudimentaires.
En 1965, il entreprend des études artistiques à l'école des Beaux Arts et à la faculté de sculpture de Tbilissi.
En 1974, il en sort après avoir acquis la maîtrise du travail du bois, du métal, du marbre et de la pierre.
Il part ensuite, en solitaire, pour quatre années dans les montagnes du Caucase -les gorges de Kazbegui- et sculpte dans le granit et le diabase des figures monumentales issues des thèmes mythologiques caucasiens.
Au début des années quatre-vingt, le Patriarcat de l'Eglise de Géorgie lui confie la réalisation d'oeuvres religieuses monumentales, calvaires et statues de saints.
Il commence à exposer non seulement en URSS, Mskhéta, Rustavi, Tbilissi, Moscou, Saint Pétersbourg, mais aussi à l'étranger, Goa en 1985, Berlin en 1988.
En 1991, il s'installe en France.
Depuis il vit dans l'Aude, à Cazelrenoux près de Fanjeaux, avec sa femme et sa fille Nina.
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Djoti Bjalava pratique la taille directe. Il s'attaque à la pierre ou au marbre avec ses pointes, broches, ciseaux et massettes. Ses créations, à la recherche de simplicité et d'authencité, sont imprégnées des contes et des légendes mythologiques de son enfance :
"J'utilise le matériau choisi, exploitant toutes les virtualités de la pierre, de sa texture, de ses coloris. L'état initial de la pierre est souvent conservé, soulignant son naturel, sa facture, sa densité, son volume ; ceci est accentué en utilisant les larges surfaces de pierre brute pour habiller les sculptures. Je la travaille directement de mes mains, et sur toutes mes sculptures est immanquablement imprimé le sceau de ce labeur".
"A travers mon oeuvre je voudrais être le dépositaire d'un héritage culturel.
Comme un courant souterrain irriguant ma création, des représentations des plus anciennes civilisations m'inspirent, allant des monolithes égyptiens aux ornements de l'âge du bronze ibérique, et à certaines sculptures étrusques ou même à des motifs gothiques. Mon intérêt se porte sur les archétypes culturels qui ont de toute éternité façonné l'être humain et sont encore présents dans tout processus créatif. Pour moi la tradition est un chemin et non un procédé, c'est une voie menant à l'origine du vivant, à un modèle universel de l'humanité. L'art a une merveilleuse capacité à exprimer ce modèle et chacune de mes oeuvres tente d'évoquer des valeurs inchangées et toujours dynamiques" (1).
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Extrait de la presse régionale :
"Et chez lui, dans sa petite cabane en bois qui lui sert d'atelier, Djoti qui a aujourd'hui la chance d'être soutenu par deux amis mécènes -les Toulousains Pierre Viadieu et Pascal Atienza-, crée, de la seule force de ses mains ... des oeuvres extraordinaires. Des visages, des animaux, des formes mi-animales, mi-humaines, des pièces religieuses, des totems monumentaux que l'on croirait venus du fond des âges pour certains et pour d'autres, de quelque grand musée contemporain" (2).
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Les expositions de Djoti Bjavala :
en 1991 à Biarritz (Affinités basco-géorgiennes)
en 1993 à Paris (Galerie Hérouet), à Pau (Galerie des Arts)
en 1994 à Castelnaudary (Galerie Paul Sibra), à Biarritz (Galerie du Colisée), à Lanhélin (Symposium "Le jardin de granit") et à Pau (Galerie des Arts)
en 1995 à Piau Engaly dans les Hautes Pyrenées (Sculpture monumentale sur glace), à Oulu en Finlande (Symposium sur glace), à Paris (Galerie du XVIème)
en 1996 à Carcassonne, à Toulouse, à Biarritz (Galerie du Colisée), à l'Abbaye de Caunes Minervois dans l'Aude
en 1997 à Pau (Pavillon des Arts), à Annecy (Galerie Bagnoréa), à Thuir dans les Pyrenées Orientales, à Pau (Galerie Galarza), à Reims (Centre des Congrès), à Paris (Galerie Parti Pris)
en 1998 à Paris (Espaces éphémères), à Biarritz (Galerie Galarza), à Narbonne (Galerie La poudrière), à Brive la Gaillarde (Salon d'automne)
en 1999 à Paris (Espaces éphémères), à Sydney en Australie (Alliance française et Université), à Dax (Chapelle des Carmes), à Paris (Galerie Artsarté)
en 2000 à Biarritz (Crypte Sainte Eugénie), à Caunes Minervois (Symposium), à Paris (Galerie Artsarté, Cinéma Arlequin)
en 2001 à Paris (Cinéma Arlequin, Galerie Artsarté)
en 2002 à Grignan dans la Drôme (Galerie Incarnat), à Paris (espace Job'Art), au Châteu de Launaguet en Haute Garonne)
en 2003 à Paris (Les Caves de Babylone), à Cambo les Bains dans les Pyrenées Atlantiques (Musée Rostand), à Paris (Studio Zéro)
en 2004 à Carcassonne (Galerie Maison du Chevalier), à Lausanne en Suisse (Galerie Atelier Lepic), à Paris (exposition rétrospective "Djoti Bjalava 10 ans de sculpture")
en 2005 à Dax (Chapelle des Carmes, "De l'ombre à la lumière")
en 2007 à Paris (Show room TRAMP), à Saint Hilaire du Harcouët dans la Manche
en 2008 à l'Abbaye Sante-Trinité de la Lucerne dans la Manche, à l'Abbaye Blanche de Mortain dans la Manche, au Château de Cabidos dans les Pyrenées Atlantiques
en 2009 à Carcassonne (Galerie Maison du Chevalier)
en 2010 à Sorèze dans le Tarn, à l'abbaye école (du 6 mars au 16 mai).
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Quelques oeuvres monumentales de Djoti Bjavala :
Biarritz, sortie sud du rond point de l'Europe : statue (1991).
Lanhelin en Ile-et-Vilaine : "Le soleil noir" en granit jaune de Bignan. Il retrace l'histoire du soulèvement breton et vendéen durant la révolution française, le cheval avec sa tête en bas étant symbole d'humiliation et de douleur (1993 / 1994).
Caunes Minervois dans l'Aude : sur les quatre faces de la base du monolithe sont sculptées la représentation des Saints Martyrs, l'histoire de l'abbaye et une allégorie de la vigne dont les sarments s'élèvent vers le ciel (Bloc de marbre rouge -marbre incarnat de Caunes-, de 8 métres de haut et de 36 tonnes, 1997).
Abbaye de Bon Repos dans les Côtes d'Armor : réalisation en temps limité et devant le public (6 sculpteurs sur schiste et sur bois, dont Djoti Bjalava, Roman Guruli et Avtandil Gabatashvili, 2002).
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Notes :
(1) Livret de l'exposition "De l'ombre à la lumière" à la Chapelle des Carmes, à Dax, en 2005.
(2) La Dépêche, 3 décembre 2008.
Voir aussi :
site de l'artiste, avec ses oeuvres de 1998 à nos jours
http://www.angelfire.com/art3/djoti...
Dossier : les émigrations géorgiennes vers la France au XXème et au XXIème siècles (2012)
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