Géorgie : analyse des risques économiques (COFACE, 2011)
mardi 15 novembre 2011, par Mirian Méloua
Selon la COFACE :
Note "pays @rating" (niveau moyen de risque d'impayé à court terme présenté par les entreprises) : C sur échelle à 7 niveaux de A1 à D (probabilité de défaut des entreprises élevée).
Note "environnement des affaires" : C sur échelle à 7 niveaux de A1 à D (risque important pour les relations interentreprises).
Principaux indicateurs économiques
Evolution 2008, 2009, 2010, 2011
Croissance économique (%) : 2,3 -3,9 4,6 4,1
Solde public/PIB (%) : -6,9 -11,4 -9,2 -6,2
Solde courant/PIB (%) : -22,5 -13,1 -14,7 -14,3
Dette extérieure/PIB (%) : 44,4 58,4 67,8 67,7
Réserves en mois d'importations : 2,2 4,3 4,0 3,6
POINTS FORTS
Soutien de l'aide financière internationale,
Position géographique stratégique (point de passage du pétrole et du gaz de la mer Caspienne),
Politique favorable aux investisseurs étrangers
POINTS FAIBLES
Faible diversification économique,
Déficits courants structurels,
Pauvreté importante et taux de chômage très élevé en zones urbaines,
Tensions persistantes avec la Russie.
APPRECIATION DU RISQUE
Une sortie de crise particulièrement fragile
La Géorgie est sortie de récession en 2010 grâce à un important effort d'investissement public, mais l'économie présente cependant des fragilités. En effet, la croissance repose essentiellement sur les investissements directs étrangers (IDE), les transferts de revenus de la diaspora et l'aide internationale. Or, les IDE ont encore chuté en 2010 et l'activité a donc été entièrement soutenue par les transferts, en légère hausse, et surtout par l'abondance de l'aide extérieure, qui a dépassé un milliard de dollars, soit 10% du PIB.
En 2011, l'activité restera dépendante de l'environnement extérieur et du maintien de l'aide officielle. Les exportations pourraient tirer parti des prix élevés des métaux ainsi que de la vitalité de l'économie turque, la Turquie étant devenue le premier partenaire commercial du pays depuis l'embargo russe sur certains produits alimentaires (vin, eau minérale notamment). La conjoncture russe pourrait également profiter à la demande domestique par le biais des transferts de revenus. Cependant, les IDE seront toujours très inférieurs à leur niveau d'avant la guerre de 2008, et ne permettront pas de tirer la croissance outre mesure. La hausse des prix restera donc modérée malgré les pressions inflationnistes constatées depuis l'été 2010.
Des déficits financés par l'aide officielle
La faiblesse des exportations engendre un déficit commercial abyssal et, partant, un déficit courant que les IDE ne couvrent plus que très partiellement.
Dès lors, l'aide officielle est primordiale pour couvrir le besoin de financement extérieur de l'économie. Or, l'accord de confirmation du FMI arrivera à son terme en 2011, ce qui pourrait mettre la balance des paiements sous pression. Une nouvelle aide du FMI semble indispensable pour éviter une nouvelle crise de change.
Sur le plan budgétaire, si les grands projets d'investissement engendrent des déficits publics importants, le solde des opérations courantes de l'Etat est, lui, excédentaire, signe d'une bonne maîtrise des finances publiques. De plus, le déficit est financé en partie par l'aide officielle, ce qui limite, dans une certaine mesure, les risques de refinancement. Ainsi, la dette publique devrait culminer à environ 50% du PIB en 2011 avant de décliner progressivement grâce aux efforts de consolidation budgétaire entrepris avec le FMI.
Le secteur bancaire, enfin, souffre d'un niveau toujours élevé de créances douteuses et d'une forte exposition au risque de change, avec un taux de dollarisation des prêts et dépôts de l'ordre de 70%. Les niveaux de capitalisation, aujourd'hui élevés, seraient mis à mal par une dépréciation du lari.
Un environnement géopolitique toujours risqué
Sur le plan géopolitique, les tensions avec la Russie seront vives tant que le président Saakachvili restera au pouvoir. La Géorgie devrait continuer d'opposer son véto à l'accession de la Russie à l'OMC, car elle serait synonyme d'une reconnaissance de l'indépendance des régions séparatistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud. Par conséquent, l'embargo russe devrait également perdurer. Le risque d'une nouvelle confrontation entre les deux pays demeure important, ce qui tend à dissuader les investisseurs étrangers alors que le pays a réalisé des réformes substantielles pour améliorer son environnement des affaires.
La corruption reste toutefois endémique. La main mise d'intérêts opaques sur certains secteurs de l'économie compromet la bonne conduite des affaires.
Pour en savoir plus http://www.coface.fr/CofacePortal/F...
[ Imprimer cet article ] [ Haut ]
|