Constantin Andronikachvili (1916-1997), dit Andronikof, interprète du général de Gaulle, d'origine géorgienne
lundi 25 janvier 2010, par Mirian Méloua
Constantin Andronikachvili est né à Pétrograd le 16 juillet 1916, dans une famille géorgienne "russifiée" depuis qu'elle s'est mise au service du tsar et qu'elle a orthographié son nom en Andronikof.
Très curieusement, certains historiens revendiquent pour lui l'ethnie russe -voire l'ethnie arménienne-, alors que depuis la nuit des temps la famille Andronikachvili est une famille princière géorgienne (Kartle Kakhétie) et depuis 1801 (date de l'annexion par l'Empire russe) cette famille aristocrate a donné des généraux impériaux géorgiens comme Ivané (1798-1868), il est vrai sous le nom d'Andronnikov.
L'exil
A l'âge d'un an, il quitte l'Empire russe en proie à la révolution avec sa mère et sa grand-mère. Son père reste à Pétrograd, sera arrêté par le pouvoir soviétique et exécuté en 1937.
En 1920, il est conduit à Paris. Il grandit dans l'espoir du retour et de la rencontre avec un père qu'il ne connaîtra jamais.
Les études
Il obtient d'abord à la Sorbonne plusieurs certificats de licence en littérature, philosophie, histoire et philosophie des sciences, ainsi que parallèlement une licence de russe et un diplôme de philosophie religieuse (thèse sur Khomiakov).
De 1941 à 1945, il suit les cours de théologie à l'Institut orthodoxe Saint Serge de Paris, où plus tard il deviendra professeur.
L'interprète officiel de la République française
Dès 1945, il devient un interprète recherché dans les ministères et auprès des présidents du Conseil, non seulement pour la langue russe mais aussi pour la langue anglaise.
En 1947, il est nommé interprète officiel du ministre des Affaires étrangères.
A partir de 1958, il devient l'interprète du président de la République -et parfois du Premier ministre et de certains ministres-, fonction qu'il assure jusqu'en 1976 auprès de Charles de Gaulle, Georges Pompidou et Valéry Giscard d'Estaing.
Il exerce cette responsabilité dans toutes les rencontres internationales, y compris lors des rencontres avec des dirigeants de l'URSS.
Théologien, doyen et écrivain
De 1991 à 1993, il est élu doyen de l'Institut Saint Serge.
Il meurt le 12 septembre 1997 et repose au sein du "carré russe" du cimetière communal de Sainte-Geneviève-des-Bois.
Ses oeuvres sont multiples, et parfois inachevées.
Ont été publiés
en 1946 : "La Mort aux Etoiles", sous le pseudonyme d'André Comnène), chez Calmann Lévy,
en 1973 : "Le Sens des Fêtes", chez Cerf,
en 1985 : "Le Cycle Pascal" (ou Le Sens des Fêtes II), chez L'Age d'Homme,
en 1988 : "Le Sens de la Liturgie', chez Cerf,
en 1998 : "Des Mystères Sacrementaux", chez Cerf.
S'il n'a jamais renié ses origines géorgiennes, Constantin Andronikof a été beaucoup plus proche de la culture des émigrés russes en France que de celle des émigrés géorgiens.
Voir aussi Le cimetière russe de Sainte Geneviève des Bois (91)
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