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Dossier : l'Eglise apostolique, autocéphale et orthodoxe de Géorgie, l'une des plus anciennes Eglises chrétiennes (2013)


mercredi 23 janvier 2013, par Mirian Méloua

Les invasions perses, arabes, mongoles, ottomanes et russes auraient pu détruire la nation géorgienne : son Eglise lui a permis de se construire et de résister durant les 20 derniers siècles.

I) Une colonie juive au VIe siècle avant JC, à Mtskhéta

II) La liturgie de Jérusalem jusqu'au XIe siècle

III) La liturgie byzantine à partir du XIe siècle

IV) Une histoire moderne mouvementée

V) Une histoire contemporaine contestée :
-  Le fonctionnement
-  Les relations avec l'Etat
-  Le financement
-  L'action sociale
-  Une contestation rémanente
-  Le prosélytisme hors de son territoire géographique
-  Le Patriarche Ilia II.

L'Eglise de Géorgie bénéficie d'une antériorité qui la range parmi les dix plus anciennes Eglises chrétiennes, voire parmi les cinq plus anciennes Eglises orthodoxes (1), toujours constituées et actives en ce début de XXIème siècle.

 

I) Une colonie juive au VIe siècle avant JC, à Mtskhéta


L'implantation d'une colonie juive à Mtskhéta, avant l'ère chrétienne, explique peut-être la venue

-  du soldat romain Longin qui perça le côté droit du Christ et gagna par tirage au sort sa tunique,

-  de Saint André en provenance de Jérusalem, lors de son voyage autour de la mer Noire au Ier siècle,

-  de Sainte Nino, apparentée au Patriarche de Jérusalem, au IVème siècle. En 317, la conversion du Royaume de Géorgie au christianisme, décidée par le roi Mirian, a probablement été facilitée par la médiation d'une langue sémitique (araméen).

La colonie juive restera implantée à Mtskhéta au cours des siècles. Elle s'étendra à Koutaïssi et à Tiflis : elle ne sera jamais inquiétée, contrairement aux communautés juives d'autres pays d'Europe de l'Est. Au début des années 1990, les migrations vers Israël et les Etats-Unis relèveront de facteurs économiques plus que de facteurs religieux. En langue géorgienne, l'expression "Tchveni ouriebi", nos juifs littéralement, porte une connotation de mise en garde vis-à-vis de tout velléitaire qui s'attaquerait aux Juifs géorgiens. D'ailleurs, au début des années 1940, Sossipatré Assathiany, directeur de l'Office des réfugiés d'origine géorgienne en France, l'illustrera en sauvant de la barbarie nazie 250 familles juives, originaires de Géorgie mais aussi originaires d'Asie centrale et des Balkans, en "géorgianisant" leurs noms.

Voir :

-  Géorgie, Turkestan, Suisse, Ukraine, Roumanie et France : Sossipatré Assathiany (1876-1971), directeur de l'Office des réfugiés géorgiens.

 

II) La liturgie de Jérusalem jusqu'au XIe siècle


L'une des particularités de l'Eglise de Géorgie provient du fait que sa chrétienté repose sur la prédication d'une femme, Nino de Cappadoce.

Dès les Ve et VIe siècles, l'Eglise de Géorgie se tourne vers la Syrie et la Palestine.

L'œuvre la plus ancienne de la littérature géorgienne qui subsiste est le Martyr de la Sainte reine Chouchanik (rédigé entre 474 et 484) (2).

Au VIe siècle, la venue en Géorgie de 13 pères syriaques -dont Saint Jean- jette les bases de la vie monastique géorgienne : la liturgie de Jérusalem est traduite en géorgien (l'alphabet géorgien est né trois siècles plus tôt).

Les premiers monastères géorgiens sont édifiés en Géorgie (Nekresi, David Garedja, ...), mais aussi à l'étranger (Jérusalem et Bethléem).

Pierre l'Ibère (409-488), appelé aussi Nabarnugios, est à l'origine de la fondation du premier monastère géorgien à Jérusalem, au nord de l'église de Sion, près de la tour de David.

Bientôt, les Géorgiens possédèrent, à Jérusalem et dans les environs, jusqu'à une vingtaine de monastères, dont le plus illustre était Saint Saba. Le monastère Saint Saba, fondé au Ve siècle à quelques kilomètres de Bethléem, accueillera Jean Zosime, devenu moine en 920, en Tao Klardjetie (aujourd'hui sur le territoire turc) : ce dernier est l'auteur -entre autres- d'un calendrier palestino-géorgien (L'Horloge géorgienne), de la recopie d'hymnes géorgiens au monastère Sainte Catherine et du texte (3).

Au VIIème siècle, les Arabes envahissent la Géorgie : un dialogue parvient à s'instaurer entre musulmans et chrétiens, une certaine tolérance est trouvée.

Au VIIIe siècle le centre de la vie monastique géorgienne se déplace au Sud de la Géorgie en Tao Klardjetie où est entreprise sous la direction de Grégoire de Xandzata la construction de plusieurs monastères (selon les écrits de Giorgi Mertchule, au Xe siècle). L'école de Tao Klardjetie se distingue en particulier par ses hymnographes, Ioane Mintchxi, Mikael Modrekili et Ioane Mtbenai.

Il subsiste aujourd'hui plusieurs traductions de la Bible dans sa totalité, qui datent des VIIIe et IXe siècles. Des centaines de palimpsestes datant des Xe, XIe et XIIe siècles indiquent qu'à cette époque, les évangiles, les épîtres de Saint Paul et les Psaumes avaient déjà été traduits (4).

À la fin du IXe siècle, les pressions arabes deviennent fortes sur Jérusalem, les moines géorgiens rejoignent le Sinaï, où ils sont accueillis par des moines grecs et y demeurent jusqu'au XVe siècle.

Le monastère Sainte Catherine, fondé au VIe siècle au Sud de mont Sinaï sous le nom du monastère du Buisson ardent, dispose d'une bibliothèque abritant 3400 volumes anciens dont la partie en langue géorgienne témoigne de la résidence de moines géorgiens durant cette période (5) et (6).

Les moines géorgiens gagnent aussi Chypre.

Le monastère de Gialia (district de Paphos) à Chypre est fondé au Xe siècle par des moines géorgiens et deux chapelles sont ajoutées aux XIe et XIIe siècles. Il abrite un atelier de copistes (textes grecs et géorgiens) et sera abandonné au XVIe siècle après l'invasion des Ottomans (7).

Les monastères géorgiens fondés à l'étranger permettent aux moines géorgiens de respecter la recommandation :

"Vivre à l'étranger pour être disponible envers Dieu".

 

III) La liturgie byzantine à partir du XIe siècle


L'Empire romain d'Orient, basé à Constantinople, est souverain en termes militaires et religieux : la royauté géorgienne et l'Eglise de Géorgie s'y rallient.

A la fin du Xe siècle, est construit au Mont Athos, le monastère d'Iviron. L'école athonite est surtout soucieuse de traduire les principaux monuments de la pensée byzantine. Les plus célèbres des traducteurs sont Ekvtime Mtatsmideli (955-1028) -Euthyme l'Hagiorite-, Giorgi Mtatsmideli (1009-1065) et Eprem Mcire. Jean Tornikios et Jean l'Ibère -deux militaires géorgiens ayant aidé l'empereur de Constantinople Basile II à s'opposer à un général félon- en sont les fondateurs (979) et s'y retirent (8).

Voir :

-  Le monastère géorgien d'Iviron (Mont Athos)

Au XIème siècle, l'Eglise orthodoxe de Géorgie adopte la liturgie grecque et la traduit en géorgien. Le roi David V Aghmachenebeli (Le Bâtisseur) essaie de faire revenir les savants géorgiens dispersés dans les monastères géorgiens de l'étranger. C'est le cas d'Eprem Mcire, venu du monastère d'Iviron et appelé à diriger l'académie d'Iqalto en Kakhétie. C'est aussi le cas de Ioane Petritsi -disciple de Jean Italos- venu du monastère de Pétritsos en Bulgarie (monastère fondé par le prince géorgien Grigol Bakuriani) pour rejoindre l'académie de Gelati en Iméréthie.

Au XIIème et XIIIème siècle, le Royaume de Géorgie s'étend d'Ingouchie à Trébizonde. Des églises chrétiennes y sont construites.

Aux XIVe et XVe siècles, les invasions mongole, turque et persane mettent fin à la proximité de l'Eglise de Géorgie et de l'Eglise de l'Empire romain d'Orient.

Durant un millénaire, les moines géorgiens ont traduit des textes anciens, grecs, voire arabes, dont les originaux sont parfois perdus depuis. Une bonne part de ces traductions est aujourd'hui rassemblée à Tbilissi (9).

Les chroniques historiques de la Géorgie ont leur importance dans l'étude de l'histoire et des cultures caucasiennes. En raison de sa position stratégique entre le Nord et le Sud, l'Est et l'Ouest, la Géorgie devint un des centres de la traduction durant le Moyen Âge. Ces traductions étaient alors effectuées aussi bien dans le pays (comme aux académies de Pharissi, de Gélati et d'Iqalto) que dans les monastères géorgiens situés à l'étranger, dont ceux situés en Syrie, sur le mont Sinaï en Égypte, ou bien Olympie et Athos en Grèce, et d'autres en Europe de l'Est. Les travaux littéraires traduits en géorgien ajoutèrent plusieurs importantes informations aux études des histoires et des cultures des pays du Proche-Orient, car ils aidaient à reconstituer certains écrits originaux perdus en grec, syriaque, persan et arabe.

A une époque où les invasions déciment la Géorgie, les moines géorgiens ont sauvegardé la religion, la langue et la perénnité de la nation :

"La Géorgie existe, là où la liturgie est célébrée en géorgien".

Voir :

-  L'Eglise chrétienne de Géorgie sur France Culture (podcast).

 

IV) Une histoire moderne mouvementée


Aux XVIe et XVIIe siècles, un renouveau national se développe, notamment avec le roi Vakhtang VI. Sulkhan Saba Orbeliani (1658-1725), homme d'Eglise et oncle du roi, est missionné pour obtenir l'aide du monde romain catholique : il se rend au Vatican, puis à Versailles où il rencontre Louis XIV (1714), sans succès.

A la fin du XVIIIème siècle, l'appel à l'Empire russe conduit à une annexion pure et simple, non sans résitance jusqu'au milieu du XIXème siècle. L'Eglise orthodoxe de Géorgie est mise "sous tutelle" (10) de l'Eglise orthodoxe de Russie, plus jeune de 9 siècles.

En 1918, l'Eglise orthodoxe de Géorgie retrouve sa liberté.

A partir de 1921, le pouvoir soviétique combat la foi et les Eglises : le pouvoir central russe ne résiste pas à la tentation de mettre les Eglises des pays de l'URSS "sous tutelle" russe (11).

Voir :

-  L'Eglise orthodoxe apostolique de Géorgie.

 

V) Une histoire contemporaine contestée


Le fonctionnement

En 1996, à Lausanne, l'Eglise orthodoxe de Géorgie quitte le Conseil oecuménique des Eglises chrétiennes, décision jugée durement par le délégué de l'Assemblée des Evêques orthodoxes de France (12). "L'archaïsme et le refus de l'oecuménisme" de l'Eglise orthodoxe de Géorgie conduit l'une de ses délégations à refuser de prier avec d'autres délégations chrétiennes : la presse helvétique en fait ses gros titres.

La formation du clergé, laminé durant la période soviétique, s'est reconstruite sur les bases d'un retour aux valeurs fondamentales et aux pratiques anciennes. Si de multiples courants divisent en interne l'Eglise orthodoxe de Géorgie, ils relèvent plus "d'écuries de pouvoir" que de différences ecclésiales ou théologiques. Au courant ultra-orthodoxe, majoritaire et tourné vers les questions internes à l'Eglise, ne s'oppose pas de courant progressiste : tout au plus, un courant orthodoxe modéré, minoritaire, cherche une meilleure phase avec la vie sociétale géorgienne.

Les relations avec l'Etat

Lorsque les présidents Chévardnadzé et Saakachvili veulent, tour à tour, permettre à d'autres religions d'exister légalement en Géorgie, l'Eglise orthodoxe entraîne dans la rue la partie la plus conservatrice de la population géorgienne. En définitive, un amendement règlementaire "à minima" permet à 6 autres religions de bénéficier d'un statut autre que celui d'une ONG.

A partir de 2004, les conséquences de la Révolution des Roses -et son ouverture vers l'Occident- conduisent à une perte d'influence de l'Eglise orthodoxe auprès des classes dirigeantes.

Voir :

-  Géorgie : affaiblissement de l'Eglise orthodoxe vis-à-vis de l'Etat ? (décembre 2011).

Le 1er octobre 2012, le changement de majorité parlementaire (dont le nouveau leader est Bidzina Ivanishvili, milliardaire géorgien enrichi à Moscou, favorable à une normalisation des relations avec la Russie, ayant été à l'origine de multiples dons à l'Eglise orthodoxe géorgienne) est probablement encouragé par le bas clergé. Le haut clergé observe une prudente neutralité.

Le pouvoir orthodoxe géorgien peut espérer tout à la fois
-  rappeler le moment venu à la nouvelle majorité l'aide apportée, et éloigner le risque de voir la religion orthodoxe perdre légalement son rôle de religion "privilégiée" en Géorgie,
-  contrer l'influence occidentale (portant dans ses bagages le prosélytisme religieux américain) par une plus grande proximité avec l'Eglise orthodoxe "soeur" de Russie (porteuse de valeurs communes).

Le financement

Le financement de l'Eglise orthodoxe de Géorgie manque de transparence, même si depuis la Révolution des Roses l'aide de l'Etat a plus que doublé et constitue une ressource claire.

L'Eglise vit de dons : selon les médias, parfois en provenance de richissimes géorgiens habitant à l'étranger -principalement en Russie ou à Chypre-, souvent d'hommes d'affaires géorgiens souhaitant échapper à l'impôt. Des liens financiers avec "la mafia géorgienne internationale" sont aussi avancés.

L'action sociale

L'action de l'Eglise orthodoxe vis-à-vis de la société géorgienne est parfois analysée
-  plus comme un "affichage" médiatique, voire politique,
-  ou comme un "interface" entre les financeurs internationaux -sécurisés par le label ecclésiastique- et les institutions privées géorgiennes trouvant difficilement des ressources budgétaires (lutte contre la toxicomanie, Institut Ouznadzé par exemple),
-  que comme porteuse de projets caritatifs à réalisation concrète.

Cette analyse dissocie le travail social effectué par les bénévoles au sein des paroisses (collection et distribution de médicaments, de vêtements,...) de celui du clergé.

Voir :

-  Conférence "Discours et politiques familiales de l'Eglise en Géorgie" par Silvia Serrano (10 janvier 2013).

Pour d'autres observateurs, issus de mouvements caritatifs étrangers et actifs en Géorgie, le poids de l'Eglise orthodoxe reste important : elle incite toutes les classes sociales de la population à écouter et à mettre en pratique le message de "solidarité et d'aide à son prochain", fréquemment délivré, en particulier par le Patriarche Ilia II (Conférer l'Association Momavali France).

Une contestation rémanente

Globalement la contestation civile de l'Eglise orthodoxe de Géorgie reste forte, en termes de financement, de fonctionnement, d'homophobie et "d'anti-occidentalisme".

Voir :

-  Géorgie : vent de contestation contre l'Église orthodoxe (2004)

-  Charges contre l'Eglise orthodoxe de Géorgie (décembre 2012).

Le prosélytisme hors de son territoire géographique

Devant l'affaiblissement du Patriarcat oecuménique de Constantinople (contraint par les autorités turques), l'Eglise orthodoxe de Géorgie constitue des paroisses à l'extérieur du territoire géorgien, en violation du droit canon (tout comme d'ailleurs les Eglises orthodoxes de Russie et de Serbie).

Ces paroisses de l'étranger devraient être rattachées au Patriarcat de Constantinople par l'intermédiaire des autorités orthodoxes du pays concerné.

Ainsi, la paroisse Sainte Thamar de Villeneuve-Saint-Georges (13), directement rattachée à l'Eglise orthodoxe de Géorgie, a été constituée en 2009 avec l'accord civil du gouvernement français (14) et échappe à l'Assemblée des Evêques orthodoxes de France, situation symétriquement impossible sur le territoire géorgien.

Voir :

-  Les rapports entre la diaspora géorgienne et l'Eglise de Géorgie, histoire et "controverse" actuelle (février 2010)

Le Patriarche Ilia II :

Nommé durant la période soviétique, parfois soupçonné d'avoir eu des liens avec le KGB (sans qu'aucune preuve n'ait jamais été apportée), tissant des liens étroits avec le haut clergé de l'Eglise orthodoxe de Russie, le Patriarche Ilia II mène depuis 35 ans l'Eglise orthodoxe de Géorgie d'une main habile.

Compositeur de chants religieux à ses heures et bâtisseur de l'église orthodoxe la plus haute du Caucase -Sainte Trinité-, il a tenu tête aux pouvoirs civils (Gamsakhourdia, Chévardnadzé et Saakachvili) et aux pouvoirs militaires (lors de la guerre civile du début des années 1990) afin de consolider l'influence de son Eglise sur la société géorgienne. Il est ainsi l'auteur de nombreuses propositions à caractère social, substituant parfois l'Eglise à un Etat défaillant (15).

Opposé à la moindre concession aux autres religions (contrairement à une certaine tradition géorgienne de protection des autres chrétiens, des juifs et des musulmans) et opposé à toute concession de droit civil concernant l'homosexualité, il n'a pas hésité à agiter le spectre d'un retour à la royauté lorsque ses relations avec le président Saakachvili se sont tendues.

Lui est posée la question des paroisses orthodoxes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, vidées des fidèles d'ethnie géorgienne et lui restant rattachées (selon les déclarations du Patriarche de l'Eglise orthodoxe de Russie) : depuis 2008, elles voient arriver des prêtres russes en mission d'évangélisation.

Sa rencontre, à Moscou, le 23 janvier 2013, avec le président russe Vladimir Poutine, à l'occasion de la remise d'un prix attribué par une Fondation de l'Eglise orthodoxe de Russie pour "sa contribution à l'unité des Eglises orthodoxes" illustre le changement de cap qui s'opère à Tbilissi. A 80 ans, et après 35 ans de patriarcat, il lui était certainement difficile de refuser cet "honneur".

Le discours d'accueil de Vladimir Poutine est à la hauteur des attentes :

"Je tiens à vous exprimer ma reconnaissance particulière pour vos œuvres accomplies en vue de maintenir des contacts humanitaires, spirituels, culturels entre nos peuples frères dans les conditions difficiles actuelles, étant donné les rapports interétatiques tendus entre la Russie et la Géorgie. Je vous en remercie et suis heureux de vous voir à Moscou",

ainsi que la réponse d'Ilia II

"Monsieur le président, je vous salue cordialement au nom de l'Eglise orthodoxe. Je veux vous transmettre une grande salutation de la part de notre nouveau Premier ministre. Il fait tout ce qui est nécessaire et possible pour rétablir les rapports avec la Russie. Je crois que les problèmes qui existent entre nous seront éliminés, et nous resterons frères comme avant. Je vous remercie pour vos félicitations".

La succession du Patriarche actuel, Catholicos de toute la Géorgie, risque d'être délicate. Avant toute évolution, il est probable que le futur patriarche devra emboîter ses pas dans l'orientation d'aujourd'hui et donner des gages à la tendance la plus conservatrice de l'Eglise orthodoxe de Géorgie.

Voir :

-  Religion orthodoxe : entretien avec le Patriarche de Géorgie Elie II (décembre 2011)

-  Religion orthodoxe : visite du Patriarche de Géorgie, Elie II, en France (mai 2012)

 

Notes


(1) Dossier : la chrétienté orthodoxe en Europe (2010).

(2) L'oeuvre géorgienne la plus ancienne

http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A....

(3) "Eloge et grandeur de la langue géorgienne" de Jean Zosime

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Zosime.

(4) Histoire de la culture linguistique

http://fr.goldenmap.com/G%C3%A9orgien.

(5) Monastère Sainte Catherine

http://www.dessine-moi-un-voyage.co....

(6) "Les Géorgiens sur le Sinaï" par Jean-Pierre Mahé

http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/les....

(7) Monastère géorgien Sainte Gialia : chronique des fouilles (2007)

http://chronique.efa.gr/index.php/f....

(8) "Les Baseilis et les Moines géorgiens d'Iviron", Lucile Hermay, Sorbonne, 2010,

http://www.paris-sorbonne.fr/IMG/pd....

(9) Le Centre national des manuscrits de Tbilissi rassemble un millier de manuscrits géorgiens qui couvrent différents domaines. La collection est particulièrement riche en manuscrits religieux -sur des thèmes comme l'exégèse, la vie ascétique, l'hymnographie, l'apologétique- pour l'essentiel traduits du grec.

http://www.manuscript.ge/index.php ?m=2.

(10) L'Empire russe abolit l'autocéphalie de l'Eglise orthodoxe de Géorgie de 1811 à 1917, au profit de l'Eglise orthodoxe de Russie.

(11) La Russie soviétique abolit l'autocéphalie de l'Eglise orthodoxe de Géorgie de 1921 à 1943, au profit de l'Eglise orthodoxe de Russie.

(12) "Nos Eglises sont fondamentalement engagées dans la recherche de l'unité autour de la foi, mais en même temps angoissées par l'idée d'une union qui pourrait léser le noyau dur de la foi. Une tension très forte existe entre théologiens réformateurs et conservateurs ... Il y a deux ans l'Église orthodoxe de Géorgie quittait le COE par la peur de schismes qui menaceraient ... Elle accepte également mal que des Églises plus que millénaires aient la même voix que des Églises très récentes" (selon le délégué au COE des Evêques orthodoxes de France, interviewé en 1998).

(13) La Paroisse orthodoxe géorgienne Sainte Thamar de Villeneuve-Saint-Georges (et son église).

(14) Michèle Alliot-Marie était à l'époque ministre français de l'Intérieur (et des Cultes) : elle reçoit le Patriarche Ilia II lors de sa visite en France.

(15) Dans son homélie du 29 Août 2010, à la cathédrale de la Sainte Trinité de Tbilissi, le Patriarche Ilia II propose de transférer les terres en possession de l'Église orthodoxe à la population pour la construction de villages : "L'Église géorgienne a en sa possession plusieurs milliers d'hectares de terres. Je suis prêt à donner toutes ces terres aux gens pour créer des villages du 21ème siècle. J'en n'en ai pas parlé plus d'une fois avec le président et les membres du gouvernement, et de leur côté il y a la volonté de coopérer pleinement avec cette initiative" (Selon Orthodoxie.com).

Autres sources :

-  "Moines et monastères géorgiens du IXe siécle" (revue des études byzantines), Bernadette Martin-Hisard, 2002,

-  "Histoire de la Géorgie", Nodar Assatiani, Alexandre Bendiachvili, 1988,

-  "Encyclopédie Larousse",

-  Presse francophone de Lausanne,

-  archives familiales.

Remerciements à Nico Tchavtchavadzé.

 

Voir aussi


-  "Géorgie : l'Eglise orthodoxe entre rêve de grandeur et repli sur soi" par Régis Genté (octobre 2003)

http://religioscope.info/article_22...

-  "Géorgie : bientôt un coup d'Etat dans l'Eglise ?" par Régis Genté (août 2004)

http://religion.info/french/article...

-  "Géorgie : Eglise et Etat, vers un conflit inévitable" par Jean-Arnault Dérens (juin 2010)

http://religion.info/french/article....

-  "La construction en Géorgie d'une laïcité postsoviétique", par Silvia Serrano, Revue d'Etudes Comparatives Est-Ouest, n°1, 2013, à paraître.



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