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Ukraine : "le FMI sinon rien !" (janvier 2013)


mercredi 20 février 2013, par Emmanuel de Bettignies

 

E-Review Ukrainian Business Press : éditorial janvier 2013


En 2013, le gouvernement va devoir faire face au problème de financement de l'État. Trop longtemps remise au lendemain, cette question ne peut plus être éludée. L'économie ukrainienne est sous la menace d'un défaut de financement, et si la situation empirait, l'Ukraine pourrait même être en défaut de paiement. Principaux sujets de préoccupations : la balance des paiements et la gestion de la dette extérieure.

En cause : l'évolution du contexte international. En grande partie basée sur les exportations, l'économie ukrainienne s'est retrouvée être une victime collatérale de la crise européenne, et des révolutions arabes. Les perturbations économiques et géopolitiques sur ses principaux marchés d'exportation pèsent sur la demande extérieure qui peine à compenser ces pertes.

Parallèlement, l'augmentation de la demande intérieure, liée entre autre à l'augmentation de la consommation des ménages, n'a pas su profiter à l'économie ukrainienne qui, pour répondre à cette demande, a augmenté le niveau de ses importations, creusant un peu plus encore le déficit de la balance commerciale.

Cependant, la crise financière au bord de laquelle se trouve l'Ukraine ne peut être seulement expliquée par l'environnement extérieur. Les choix populistes, parfois dogmatiques du gouvernement ont considérablement aggravé une situation contrôlable.

Ainsi, le soutien inconsidéré du cours de la hryvnia jusqu'aux élections parlementaires d'octobre dernier, a rapidement et fortement affouillé les réserves de change. Celles-ci sont passées sous le seuil limite des trois mois d'importation.

Au-delà de son coût en devises, cette politique monétaire a eu un impact sur la balance commerciale en favorisant les importations au détriment des exportations.

Enfin, on peut citer le refus du gouvernement de suivre les injonctions du FMI concernant le prix du gaz vendu aux particuliers. Inférieur au prix d'achat, il grève lourdement le budget de l'État. Cette position est le principal sujet de discorde entre l'Ukraine et le FMI qui a décidé de bloquer son programme, privant Kiev de près de 12 milliards de dollars de financement ces dernières années.

Les espoirs de voir une embellie de l'économie européenne et une stabilisation de la situation politique dans les pays arabes sont maigres. Le gouvernement ukrainien ne peut donc pas compter sur une reprise de la demande extérieure pour faire face aux échéances de remboursement de sa dette extérieure qui menacent de faire basculer le pays dans une crise financière profonde.

A court terme, la seule chance de salut est la mise en œuvre d'un nouveau programme avec le FMI afin de refinancer cette dette. La mission du FMI rendra ses conclusions à la mi-février.

On sait déjà que si l'Ukraine n'accepte pas de revoir sa politique de prix du gaz, et qu'elle ne libère pas le cours de la hryvnia, le FMI renoncera à la mise en place d'un nouveau programme. Par ailleurs, le FMI est une institution financière internationale, pas une maison de charité.

Autrement dit, le FMI consentira à financer l'Ukraine si celle-ci présente les garanties nécessaires au remboursement de sa dette : la mise en place des « conditions » de croissance.

Les « conditions » du Fonds répondent à une logique purement économique. Elles sont loin des considérations politiques voir personnelles des dirigeants. L'implication du FMI pourrait donc, non seulement être salvatrice pour les finances publiques à court terme, mais pour l'économie du pays à moyen et long terme.

En effet, contrairement à la Grèce, par exemple, le FMI ne demande pas à l'Ukraine de suivre un régime d'économies draconien, sujet à controverse, mais de rationnaliser ses dépenses (tarif du gaz), sa gestion de son stock de devise (cours hryvnia) tout en lançant des programmes de modernisation de son économie, via des réformes structurelles et le financement de secteurs d'avenir, rien qui à priori puisse être sujet à débat…

Cependant, dans l'hypothèse où gouvernement et FMI ne trouvent pas de terrain d'entente, l'Ukraine risquerait de plonger dans une crise profonde : isolée politiquement, au bord du gouffre financièrement, son existence même pourrait être remise en cause de l'intérieur comme de l'extérieur.

 

Pour en savoir plus


Consultez la "E-Review Ukrainian Business Press" de janvier 2013

Ukraine : le FMI sinon rien

-  L'économie 2013 : manœuvre au bord d'un gouffre (page 4)
-  FMI : nouvelle mission - vieilles questions (page 5)
-  Balance de paiements : l'Ukraine perd l'équilibre (page 6)
-  Les banques à capitaux étrangers demandent plus de transparence judiciaire (page 7)
-  Un programme d'Etat pour la croissance (page 9)

Economie

-  Diminution d'effectifs au Fisc et aux Douanes (page 10)
-  Principales tendances de l'agroalimentaire en 2013 (page 11)
-  Construction navales : opération « redémarrage » (page 12)
-  Trois produits laitiers par jour ! (page 14)
-  Le houblon a la gueule de bois (page 15)

Tendances

-  Exercice créatif sur « l'ukrainité » (page 19) :

Voir : http://www.odaess-consulting.com/me....

 

Note


Emmanuel de Bettignies est responsable d'Odaessa-Consulting. Téléphone : + 38 06 38 54 69 36. Adresse : Vulitsa Malaya Arnautskaya, Bud 88, Kv 10, 65 007 Odessa, UKRAINA.

Voir : http://www.odaess-consulting.com/.

 

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Dossier : l'Ukraine au fil des mois (2013).



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