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IX) Les émigrations géorgiennes vers la France : années 1990
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lundi 23 janvier 2012, par Mirian Méloua

Neuvième partie du Dossier : les émigrations géorgiennes vers la France au XXème et au XXIème siècles (2012).

-  Le retour à l'indépendance de la Géorgie

-  De nouveaux flux d'émigration

-  La communauté géorgienne se divise.

Avant même la restauration de l'indépendance, l'Association géorgienne en France invite à Paris les principaux chefs de file de l'opposition géorgienne et leur fait rencontrer la presse française : Serge Méliava en est la cheville ouvrière.

Voir :

-  Serge Méliava (1937-2011), ancien président de l'Association géorgienne en France.

 

Le retour à l'indépendance de la Géorgie


À partir de 1991, les frontières s'ouvrent et les échanges entre Tbilissi et Paris s'intensifient : anciennes et nouvelles générations de l'émigration reprennent et prennent contact avec « leur » pays. La réalité quotidienne est loin du paradis perdu. Tbilissi se déchire. Un coup d'état militaire est fomenté par des chefs de guerre locaux et met fin à la présidence de Zviad Gamsakhourdia. Edouard Chévardnadzé arrive au pouvoir : des élections le confirment plus tard à la tête de l'Etat.

En novembre 1993, une ambassade de Géorgie en France est ouverte : elle est confiée à un membre de l'Académie des Sciences, Gotcha Tchogovadzé. Cet evènement, considérable pour la nation géorgienne et pour la communauté géorgienne en France, divisera ensuite les esprits en fonction des orientations politiques respectives.

Voir :

-  L'ambassade de Géorgie en France

 

De nouveaux flux d'émigration


La violence de la guerre civile, les tendances séparatistes sud-ossètes et abkhazes, les intérêts russes dans la région et les difficultés économiques rendent la situation particulièrement dramatique pour la population géorgienne. L'aide humanitaire s'organise à partir de Paris sous l'impulsion de la communauté géorgienne, mais aussi à partir de Nantes, ville jumelée avec Tbilissi. Une nouvelle vague d'émigration se déclenche : plusieurs centaines de personnes se réfugient en France.

Certains intellectuels géorgiens francophones comme Gaston Bouatchidzé, des étudiants, voire des lycéens comme Thorniké Gordadzé, certains cinéastes comme Mikhail Kobakhidze, le sculpteur Djémal Bjalava, l'artiste plasticien Shalva Khakhanashvili, la chanteuse mezzo-soprano Nona Javakhidzé ... et bien d'autres, choisissent l'exil français temporairement ou définitivement.

Voir :

-  Géorgie et France : Djémal Bjalava, sculpteur

-  Géorgie et France : Gaston Bouatchidzé, universitaire, traducteur et écrivain

-  Géorgie, France et Géorgie : Thorniké Gordadzé, ancien ministre d'Etat chargé de l'intégration euro-atlantique

-  Géorgie et France : la mezzo-soprano Nona Javakhidze

-  Géorgie et France : Mikhaïl Kobakhidzé, cinéaste

-  Géorgie et France : Shalva Khakhanashvili, dit Shalvak, artiste plasticien.

Les juifs géorgiens, dont l'émigration avait été limitée par le pouvoir soviétique, voient eux-aussi les portes de l'Occident s'ouvrir : Paris n'est souvent qu'une étape.

Bidzina Ivanichvili, oligarque russe et milliardaire géorgien (4,7 milliards de dollars selon Forbes), s'installe en France avec sa famille, à Louveciennes, à Saint Cloud et à Saint Tropez : sa femme et ses quatre enfants prennent la nationalité française, lui-même l'obtiendra plus tard.

Voir :

-  Géorgie, Russie, France et Géorgie : Bidzina (Boris) Ivanishvili, Premier ministre.

La légende veut que Zourab Tsérétéli, président de l'Académie des Beaux-Arts de Russie et milliardaire géorgien (2 milliards de dollars selon Forbes), réside à Paris de temps à autre.

 

La communauté géorgienne se divise


L'Association géorgienne en France se fracture en deux tendances :

-  favorable au président Edouard Chévarnadzé, estimant que l'évolution de la politique géorgienne est positive, tout en relevant les difficultés qu'elle rencontre (non intégrité du territoire, présence de bases militaires russes, ...),

-  réservée vis-à-vis du président Edouard Chévarnadzé, rassemblant souvent des anciens sympathisants du président Zviad Gamsakhourdia, et relevant les faiblesses de la politique menée (démocratie embryonnaire, atteintes aux droits de l'homme, ...).

L'Assemblée générale du 27 janvier 1997 formalise cette situation par une déclaration de cinq anciens présidents, ou vice-présidents (Othar Pataridzé, Guia Sardjvéladzé, Lia Vodé, Tariel Zourabichvili, Othar Zourabichvili), critiquant les écrits du Comité directeur présidé par Nodar Odichélidzé.

Voir :

-  Nodar Odichélidzé, président de l'Association géorgienne en France de 1994 à 1997

L'année 1997 voit un changement de tendance à la tête de l'Association géorgienne en France : Tariel Zourabichvili est élu président.

Voir :

-  Tariel Zourabichvili, président de l'Association géorgienne en France de 1997 à 2003.

Lorsque la paix civile revient en Géorgie, la situation économique -les problèmes de chauffage en hiver entre autres- est telle que les candidats à l'émigration se multiplient. Le flux des demandes à l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA) ne faiblit pas, sans qu'il soit vraiment possible de discerner l'économique du politique.

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