"La guerre n'a pas un visage de femme" , de Svetlana Alexievitch, écrivaine biélorusse, le 20 novembre à Suresnes
vendredi 19 novembre 2004
Le 20 novembre à 20 h
Théâtre Jean Vilar
16, place Stalingrad 92150 Suresnes
http://www.textes-et-voix.asso.fr
Svetlana Alexievitch, écrivaine biélorusse, est accueillie par Suresnes, membre du réseau des Villes Refuges. En association avec Textes & Voix, nous avons voulu présenter une lecture de son dernier ouvrage, avec la complicité de deux comédiens.
Journaliste et auteur, Svetlana Alexievitch poursuit le projet de constituer l'archive subjective et souterraine de la Russie contemporaine. Ses livres sont basés sur des enquêtes fouillées et laissent une large place aux témoignages, dans la lignée de ceux écrits par Primo Levi ou Varlaam Chalamov. La guerre n'a pas un visage de femme donne la parole aux femmes russes qui ont combattu pendant la deuxième guerre mondiale.
A travers leur regard, l'image de la guerre se trouve ici démystifiée. Car si les hommes se souviennent du déroulement des batailles et de la fraternité des armes, les femmes, elles, parlent de la vérité ordinaire des sacrifices de la guerre exigés autant des soldats que des civils. Leur guerre a une autre couleur, une autre odeur, d'autres sons. Une parole bouleversante par sa charge de vérité qui change notre regard sur l'histoire, le monde, les femmes, la vie. Un témoignage.
Svetlana Alexievitch a longtemps vécu à Minsk (Biélorussie). Son travail exceptionnel - et dérangeant - d'investigation, particulièrement remarqué tant en France qu'à l'étranger, dans Les Cercueils de zinc, lui a valu d'être l'objet de violentes attaques dans son pays et même d'être poursuivie en justice.
Diplômée de la faculté de journalisme de Minsk, Svetlana Alexievitch a commencé sa carrière dans un journal local. Très tôt, elle affûte sa méthode : attentive au son des voix, aux paroles vivantes, elle développe l'interview comme instrument de travail. Ces voix humaines, sensibles, particulières, recueillies au fil des quinze dernières années en Russie, composent aujourd'hui l'un des plus bouleversants témoignages de l'histoire et de la mémoire d'un peuple.
Depuis l'ouverture permise par la perestroïka dans les années quatre-vingt, elle mène en effet un inlassable travail de fouilles au coeur des récents traumatismes de l'histoire soviétique, occultés par le régime, voire refoulés, enfouis par les victimes elles-mêmes. "Nous n'avons pas d'autre choix, dit-elle. Soit nous ferons preuve de courage et apprendrons toute la vérité sur nous-mêmes, soit nous resterons à croupir dans les oubliettes de l'Histoire."
Après Les Cercueils de zinc, publié en 1990, elle prolonge cette quête de vérité en recueillant les témoignages ou les traces de ceux et celles qui n‚ont pas voulu survivre, moralement ou physiquement, à l'effondrement du communisme. Ensorcelés par la mort, paru en 1995, retrace de manière bouleversante la tragédie des "enfants du socialisme". Dans son dernier ouvrage paru, La Supplication, elle retourne sur les lieux de la catastrophe de Tchernobyl, écoutant les voix, inouïes, de ceux qui ont vécu l'apocalypse.
Bibliographie
Les Cercueils de zinc, Christian Bourgois Editeur, réédition enrichie, 2002.
Ensorcelés par la mort, Plon, 1995.
La Supplication, Editions Jean-Claude Lattès, 1998.
http://www.theatreonline.com/indexa...
Svetlana Alexievitch a passé sa jeunesse en Biélorussie. La publication de son dernier ouvrage, La Supplication, fut un événement littéraire en France comme dans une vingtaine de pays. Lauréate du prix Remarque, en Allemagne, et du prix Témoin du Monde de Radio France Internationale, elle figure depuis 2001 sur la liste des possibles lauréats des Prix Nobel de littérature. Accueillie par le Parlement international des écrivains, elle vit aujourd'hui en France.
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