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Grande-Bretagne : Cameron veut un référendum sur l'UE d'ici fin 2017 (janvier 2013)


mercredi 23 janvier 2013, par Pierre Appruzzel

Source Libération, Paris, 23 janvier 2013.

Le Premier ministre David Cameron s'est engagé mercredi sous la pression des eurosceptiques à organiser d'ici la fin 2017 un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans une Union européenne réformée, suscitant une bonne dose d'inquiétude dans son pays et sur le continent.

Le chef du gouvernement britannique a soufflé le chaud et le froid dans un discours-clef en début de matinée à Londres, déclenchant de ce fait des réactions mitigées. Paris, Berlin et Bruxelles notamment se sont montrés encouragés par le credo européen de M. Cameron mais circonspects voire hostiles à la perspective "d'une Europe à la carte".

"Je ne veux pas quitter l'UE. Je veux réformer l'UE", s'est plus tard énervé M. Cameron, devant la chambre des Communes, pressé par le chef de l'opposition travailliste Ed Miliband, qui l'accusait de déstabiliser l'économie du pays en "créant de fortes incertitudes".

La même crainte a été formulés par le vice-Premier ministre Nick Clegg, chef de file des libéraux-démocrates europhiles.

Elle a aussi été exprimée par les milieux d'affaires. Dans une lettre ouverte, des grands patrons britanniques ont récemment mis en garde contre toute "incertitude dommageable pour les entreprises britanniques".

En revanche, la promesse d'un référendum a satisfait les influents conservateurs eurosceptiques ainsi que le UK Independent Party (UKIP) "séparatiste", en hausse dans les sondages.

David Cameron s'est inscrit dans la lignée d'un illustre prédécesseur, Winston Churchill, pour expliquer qu'après avoir "gagné la paix", l'UE devait "assurer la prospérité".

Mais c'est à une autre représentante Tory, Margaret Thatcher, qu'il a emprunté des accents critiques en évoquant "le désenchantement de l'opinion publique", les difficultés de la zone euro (à laquelle Londres n'appartient pas), les dérives en matière de supranationalité et "le fossé grandissant entre l'UE et ses citoyens".

"On ne peut pas tout harmoniser. Il n'est ni bon ni nécessaire de déterminer à Bruxelles les heures de travail des docteurs en milieu hospitalier", a commenté Cameron.

S'affichant comme un fervent partisan à titre personnel d'un maintien dans l'édifice européen rejoint tardivement par son pays, en 1973, il s'est défendu d'être un "isolationniste" ou de briguer pour son pays un statut similaire à ceux de la Norvège ou de la Suisse.

Mais il a soutenu mordicus sa vision d'une UE "flexible, adaptable et ouverte" et recentrée sur le marché commun.

"Faute de réformes, le danger est que l'Europe échoue et que les Britanniques dérivent vers la sortie", a-t-il prévenu."Si nous quittons l'Union européenne, ce sera un aller simple, sans retour."

M. Cameron a fait une vague allusion aux prérogatives qu'il entend rapatrier de Bruxelles à Londres en mentionnant "l'environnement, les affaires sociales et criminelles". "Rien ne doit être exclu" dans la renégociation, a-t-il cependant asséné.

"Quand nous aurons négocié un nouvel accord" sur les relations de la Grande-Bretagne avec l'UE, "nous offrirons aux Britanniques un référendum avec un choix très simple : rester au sein de l'UE sur cette nouvelle base ou en sortir complètement", a-t-il dit.

La consultation interviendra dans la première moitié de la prochaine législature qui commence en 2015, si toutefois M. Cameron obtient un second mandat.

Pour rassurer ceux qui l'ont mis en garde contre un "Brixit" (pour "British exit") Cameron a concédé : "Il n'y a pas de doute que nous sommes plus puissants aux yeux de Washington, de Pékin ou de New Delhi, parce que nous sommes un acteur puissant au sein de l'Union européenne."

Relativement conciliante, la chancelière allemande Angela Merkel s'est dite "prête à discuter des souhaits britanniques", mais en insistant sur la nécessité "in fine d'un compromis équilibré".

Le président français François Hollande a "manifesté son souhait" de voir la Grande-Bretagne rester dans l'UE, mais en relevant les "obligations" et la nécessaire "solidarité" attendue des pays membres.

A domicile, les dirigeants de l'opposition travailliste ont crié au chantage, à l'ultimatum, en redoutant une dérive vers la sortie de l'UE. "Une fois que vous vous engagez sur la voie référendaire, vous perdez le contrôle de la situation" a même dit l'ex-Premier ministre travailliste Tony Blair, depuis Davos.

Pour en savoir plus :

http://www.liberation.fr/depeches/2....



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