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Géorgie : victoire à la Pyrrhus des formations qui soutiennent le président Saakashvili (mars 2004)


dimanche 28 mars 2004, par Hervé Collet

Cent-cinquante sièges sur deux-cents-trente-cinq restaient à pourvoir dimanche 28 mars pour l'élection du Parlement de Géorgie. Comme on s'y attendait, la totalité de ces sièges a été emportée par la liste unique formée par les partis politiques qui ont porté au pouvoir le président Mikhaïl Saakashvili le 4 janvier, après la « Révolution des Roses » qui a amené Edouard Chevardnadze à démissionner le 23 novembre dernier. Selon un sondage réalisé à la sortie des urnes par la chaîne de télévision Roustavi 2, la coalition au pouvoir aurait rassemblé 78,6 % des suffrages exprimés. Compte tenu du seuil de 7 % exigé pour obtenir des élus, aucun parti d'opposition n'obtiendra de sièges au scrutin proportionnel. Le Parlement ne sera pas, toutefois, entièrement monocolore, car les 75 députés élus au scrutin d'arrondissement lors du scrutin de l'élection de novembre 2003 ont été, contre toute attente, validés par la Cour constitutionnelle en dépit des fraudes constatées, et parmi ces députés figurent quelques représentants des formations d'opposition, en particulier le parti Renaissance du président adjar, Aslan Abashidze, qui avait raflé les cinq sièges de la république autonome dans des conditions contestables. À cela s'ajoutent les dix postes de députés « à vie » détenus par des représentants de l'Abkhazie, région qui a déclaré unilatéralement son indépendance, il y a plus de dix ans, et qui n'est pas reconnue par la communauté internationale. Au demeurant, la coalition qui dominera le prochain Parlement est elle-même composite. Elle rassemble deux grandes formations : le Mouvement national, fondé par Mikhaïl Saakashvili et les Démocrates réunis, menés par Zourab Zvania, qui occupe la fonction provisoire de Secrétaire d'État en attendant une réforme constitutionnelle créant le poste de premier ministre. Ces deux formations sont elles-mêmes des coalitions dont les composantes peuvent très bien, à plus ou moins long terme, générer une opposition interne, comme le cas s'est produit en Serbie, par exemple, s'agissant de la DOS. Doté de pouvoirs présidentiels forts et bénéficiant pour le moment d'un Parlement quasi monolithique, Mikhaïl Saakashvili dispose d'atouts exceptionnels pour réussir les réformes qu'il s'est proposé d'entreprendre. Toute la classe politique géorgienne ll'attend au pied du mur pour voir s'il réussira à modifier substantiellement une société rongée pendant des années par la corruption et qui détient encore de grandes capacités de résistance au changement.

Hervé Collet.



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