Leuville-sur-Orge : la petite Géorgie
LEVILI, PATARA SAKARTVELO
samedi 26 mars 2005, par Mirian Méloua
La Révolution des Roses a réveillé l'intérêt de certains médias français et géorgiens pour "Leuville-sur-Orge, la petite Géorgie". Les visites officielles ne datent pourtant pas de de 2004 avec Mikheïl Saakachvili, puisqu'Edouard Chevardnadzé s'y rendit en 1997.
À chacun, sa petite Géorgie
Pour les autorités territoriales françaises, concilier la proximité géographique et la consolidation d'une culture amie constitue une singularité intéressante, et intéressée.
Pour les descendants francisés des émigrés politiques géorgiens du XXème siècle, le "carré géorgien" du cimetière communal demeure un lieu de souvenir familial. Certains d'entre eux souhaitent même une valorisation historique de la résidence d'exil de la Ière République de Géorgie, située au centre de la commune. Tous souhaitent certainement pérenniser l'amitié franco-géorgienne.
Pour les Géorgiens émigrés économiques en France des dernières années, le lieu constitue un point de ralliement communautaire.
Pour les autorités géorgiennes de la IIème république, et pour son troisième président, l'objectif est peut-être de retrouver la souveraineté sur ce morceau de terre de France, réputé acheté avec l'argent public géorgien en 1922.
Pour les Géorgiens du monde entier -un million d'entre eux auraient quitté leur pays depuis une quinzaine d'années pour raisons économiques- Levili est entouré de légende et mérite pélerinage.
Un avenir difficile à cerner.
Aujourd'hui, la population d'origine géorgienne de Leuville-sur-Orge est réduite à quelques personnes.
Le devenir de la résidence d'exil de la Ière République de Géorgie, propriété privée dont les héritiers et les mandataires ont le devoir moral de retour à la Géorgie, n'est pas connu.
L'intérêt que lui portent les nouvelles autorités géorgiennes de Tbilissi se manifeste en 2005, après que celui des autorités municipales de Leuville-sur-Orge (et de la communauté d'agglomérations du Val d'Orge) se soit manifesté en 2003 et 2004.
Le "carré géorgien" du cimetière communal devrait s'éteindre avec le temps, celui de la durée des concessions souscrites par les émigrés politiques géorgiens et leurs descendants.
Si les projets de jumelage entre la ville géorgienne de Mtskheta et Leuville-sur-Orge ont été différés, les projets culturels s'appuyant sur la thématique géorgienne continuent. Après l'Ecole de Musique, la Bibliothèque, les Écoles, après les conférences et les concerts, la commune s'apprête à organiser sa IIIème journée annuelle franco-géorgienne en novembre 2005, avec l'appui du département de l'Essonne.
Pour les amoureux de la Géorgie, quelles que soient leur nationalité, il serait dommage d'oublier l'histoire de Leuville-sur-Orge, ou de la confisquer à des fins partisanes. Il serait encore plus dommage de ne pas continuer à y faire vivre les échanges culturels franco - géorgiens.
Voir aussi :
1-Dossier : les émigrations géorgiennes vers la France au XXème et au XXIème siècles (2014)
2-La Ière République de Géorgie en exil en France
3-Le "carré géorgien" du cimetière communal de Leuville-sur-Orge
4-Le département de l'Essonne décide de soutenir les journées franco-géorgiennes (2005) :
Leuville-sur-Orge : 2ème journée franco-géorgienne le 13 novembre 2004
Leuville-sur-Orge : photographie et calligraphie géorgiennes le 9 avril
3éme journée franco-géorgienne du 5 novembre 2005
5-Leuville-sur-Orge (91) et la Géorgie, une histoire commune : livret disponible
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