Kirghizstan : la fixation au 10 juillet de l'élection présidentielle devrait contribuer à la normalisation de la situation politique (2005)
mardi 12 avril 2005
Le scrutin présidentiel qui devait se dérouler le 26 juin prochain (lire l'article Kirghizstan : les vocations présidentielles fleurissent après la "Révolution des tulipes" (avril 2005)) aura finalement lieu le 10 juillet. Le parlement kirghiz l'a annoncé en séance le 11 avril, après avoir un peu plus tôt entériné la démission du président Askar Akaïev.
La raison de ce report est avant tout constitutionnelle, puisque le scrutin doit se dérouler trois mois après la fin du mandat présidentiel, que le parlement avait tardé à officialiser. L'autre motif invoqué par le président du parlement Omourbek Tebekaïev est la volonté de laisser à tous les candidats le temps de se préparer convenablement au scrutin. Pour ne pas que la précipitation profite trop au candidat "naturel" des derniers évenements, le président et premier ministre par intérim Kourmanbek Bakïev.
La journée du 11 avril a également vu Félix Koulov, l'autre grand prétendant à la présidence, blanchi par la Cour suprême des condamnations pour corruption qui lui avaient vallu d'être emprisonné jusqu'au 24 mars dernier. Il a ainsi le champ libre pour se lancer dans la campagne présidentielle.
La campagne qui s'ouvre donc officiellement devrait refermer la parenthèse de la "révolution des tulipes". À tel point que la ministre par intérim des affaires étrangères, Rosa Otunbaïeva, déclarait récemment la volonté de son gouvernement de "montrer la continuité" politique du pays. "Les chefs changent, la politique demeure", a-t-elle affirmé lors de sa première visite en Russie. Des déclarations qui rassurent les partenaires étrangers du Kirghizstan, mais certainement pas la population kirghize excédée qui a soutenu la chute d'Akaïev et placé des espoirs de changement dans le nouveau pouvoir...
Camille Magnard/Mathilde Goannec
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