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Dossier : la guerre russo-géorgienne d'août 2008


lundi 3 septembre 2012

I) Des relations historiques mouvementées.

II) Les forces militaires en présence en août 2008.

III) Les opérations.

IV) Les bilans.

V) Deux points de vue.

VI) Quatre années de gel.

VII) Et après ?

 

I) Des relations historiques mouvementées


Les tensions entre la Géorgie et la Russie sont apparues alors que les tsars russes étendaient leur empire au Nord et au Sud Caucase au début du XIXème siècle :

-  La Géorgie et la Russie, tels David et Goliath, s'affrontent depuis deux siècles (décembre 2006).

La chute de l'URSS ouvre à Tbilissi, en 1991, une nouvelle ère d'indépendance, mais la Russie continue à considérer que la Géorgie appartient à son "étranger proche". L'orientation pro-occidentale des présidents géorgiens Chévardnadzé et Saakachvili entraîne l'hostilité de Moscou :

-  Géorgie : les pressions russes s'accentuent sur tous les fronts (avril 2006).

Les relations bilatérales se dégradent après l'évacuation des bases militaires russes des villes géorgiennes d'Akhalkalaki et de Batoumi en 2006 / 2007 :

-  Géorgie : en 5 mois la Russie évacue 727 matériels et 2626 tonnes d'équipements militaires (octobre 2006),

et avec la volonté fortement affichée par le président Saakachvili, en 2007, de rejoindre l'OTAN :

-  Paris, CEREM et IPSE : conférence sur l'OTAN de Guiorgui Baramidzé, vice-premier ministre géorgien (avril 2008).

La Géorgie s'était retirée militairement de la CEI avant de s'en retirer pleinement en 2008 :

-  La Géorgie se retire militairement de la CEI dans un contexte de tension avec la Russie et de rapprochement avec l'Occident (février 2006).

 

II) Les forces militaires en présence en août 2008


A la veille d'un conflit qui concernera les militaires sud ossètes, géorgiens, russes et abkhazes, les forces en présence sont les suivantes :

-  Les forces militaires de la république autoproclamée d'Ossétie du Sud (août 2008),

-  Les forces militaires géorgiennes (août 2008),

-  Les forces militaires russes engagées en Géorgie (août 2008),

-  Les forces militaires de la république autoproclamée d'Abkhazie (août 2008).

 

III) Les opérations


Le déroulement des opérations est couvert par les médias occidentaux, avec les restrictions d'usage :

-  Août 2008 : retour des chars russes sur le territoire géorgien.

 

IV) Les bilans


Les bilans humains de ce conflit, souvent empreints d'une forte désinformation, sont difficiles à établir. Pour ce qui concerne les victimes géorgiennes, les chiffres suivants sont avancés :

-  Géorgie : 125 810 personnes déplacées suite au conflit russo-géorgien (septembre 2008).

Les bilans politiques, toujours empreints de fortes propagandes, sont encore plus difficiles à établir. Deux points de vue s'opposent :

-  Russie : Vladimir Poutine voulait-il éliminer Mikheïl Saakachvili en août 2008 ?,

-  "Après la guerre en Géorgie, peut-on stabiliser la poudrière caucasienne ?", conférence de Jean RADVANYI (octobre 2008) .

La mission d'enquête commanditée par l'U.E. partage les torts entre la Géorgie et la Russie, et permet aux deux parties d'entendre ce qu'elles veulent entendre :

-  Union européenne : mission d'enquête de Heidi Tagliavini sur la guerre russo-géorgienne d'août 2008.

Les scénarios officiels sont parfois différents des scénarios réels :

-  La Géorgie victime du rapprochement russo-américain (WIKILEAKS, janvier 2011),

-  Russie : la difficile médiation française lors de la guerre en Géorgie en 2008 (WIKILEAKS, décembre 2010).

 

V) Deux points de vue


Pour les Géorgiens de France, comme pour ceux de Géorgie, les rois géorgiens attribuèrent à certains mercenaires ossètes des terres géorgiennes en récompense de leur bravoure aux combats à leur côté et afin de les vassaliser : les Sud Ossètes seraient ainsi des invités en "terre géorgienne" :

-  Association géorgienne en France, communiqué sur les évènements d'Ossétie du Sud (août 2008).

Pour les Ossètes de France, comme pour ceux d'Ossétie du Sud, le choix d'un rapprochement territorial avec l'Ossétie du Nord (Fédération de Russie), contrarié par la force au début des années 1920 et au début des années 1990, doit maintenant s'exprimer :

-  Association ossète en France : communiqué sur les évènements d'Ossétie du Sud (août 2008).

 

VI) Quatre années de gel


La victoire de la Russie n'est pas que militaire. A court terme, le conflit a éloigné la candidature de la Géorgie à l'OTAN et certainement celle des autres pays appartenant à "l'étranger proche" russe, comme l'Ukraine. La Russie a par ailleurs signifié son retour diplomatique sur la scène internationale en négociant avec l'Union européenne et en faisant reconnaître de facto une présence russe dans le Sud Caucase :

-  L'échec de l'Union européenne en Géorgie présage-t-il d'autres échecs face à la Russie ? par Nicolas LEVILIDANE (décembre 2008).

Le pouvoir exécutif russe en place a enfin satisfait une opinion publique et une armée, lassées des difficultés économiques et budgétaires, et fait vibrer une corde nationaliste à son profit.

Vladimir Poutine se livre même à des confidences tardives

-  La Russie préparait de longue date la guerre en Géorgie (Le Monde) (septembre 2012),

-  Poutine reconnaît avoir planifié la guerre en Géorgie (Le Figaro) (septembre 2012).

La défaite pour la Géorgie est amère, même si le président géorgien s'en défend :

-  "Je vous parle de liberté", livre d'entretien avec Mikheïl Saakachvili (décembre 2008).

La sécession des provinces d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie se pérennise un peu plus : jour après jour, l'armée russe s'installe et leur indépendance ressemble à une annexion russe de fait :

-  Des navires russes sécurisent la frontière de l'Abkhazie (décembre 2009),

-  Abkhazie : déploiement de missiles russes S-300 (octobre 2010),

-  Abkhazie : unités militaires russes déployées à mi-2010,

-  Ossétie du Sud : déploiement de système russe de défense aérienne (octobre 2010),

-  Ossétie du Sud : unités militaires russes déployées à mi-2010,

-  Russie : déploiement et vente de missiles dans le Sud Caucase (octobre 2010).

Les grands alliés de la Géorgie, Etats-Unis (en fin d'administration Bush) et Union européenne, décidés à ménager la Russie pour raisons énergétiques et de menace iranienne, avait été d'un secours limité : faire échapper Tbilissi à la capitulation si telle en avait été la volonté russe.

La "dernière cartouche" géorgienne (selon les récents propos de l'ancien président Chévardnadzé) aurait pu être de s'opposer à l'entrée de la Russie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) : elle en avait statutairement le droit. La Géorgie a du céder en 2012, sous la pression des dits alliés qui ont un intérêt contraire.

Le pouvoir exécutif géorgien en place, controversé, pour sa décision d'avoir déclenché les opérations selon les uns, pour être tombé dans le piège russe selon les autres, s'est affaibli, même s'il a un temps fait vibrer la corde nationaliste.

Aujourd'hui, en pleine crise économique mondiale, le différend russo-géorgien est passé au second plan,

-  même si le Sénat américain -démocrates et républicains réunis- vote consciensieusement une résolution de soutien à la souveraineté et à l'intégrité territoriale géorgiennes :

-  Géorgie : résolution de soutien à la souveraineté par le Sénat américain (août 2011),

-  même si la Commision europénne négocie laborieusement un accord d'association avec la Géorgie dans le cadre du Partenariat oriental :

-  Géorgie : la Commission européenne pose des pré-conditions draconiennes à toute association économique (février 2011).

Les années se suivent, la situation reste gelée sur le terrain :

-  2ème anniversaire de la guerre entre la Russie et la Géorgie (août 2010),

-  3ème anniversaire de la guerre entre la Russie et la Géorgie (août 2011),

-  4ème anniversaire de la guerre russo-géorgienne (août 2012).

 

VII) Et après ?


Il reste à inventer une solution digne du XXIème siècle. autre que la guerre, pour la Géorgie, pour tout le Caucase du Sud, pour le Caucase du Nord et pour la Russie.

Qui aurait intérêt à ce que la poudrière s'enflamme à nouveau ?

Certains esprits indépendants en évaluent pourtant le risque à Moscou :

-  Russie / Géorgie : "un monde changeant" par Fedor LOUKIANOV (août 2011).

*

Ce dossier a été réalisé par l'équipe rédactionnelle du website du Comité pour l'information sur l'Europe de l'Est.

*

 

Voir aussi :


-  dossier de la Fondation pour la recherche stratégique, en particulier le rapport du général Gilles Gallet membre de la mission européenne :

http://www.frstrategie.org/barreFRS...

-  OTAN - UE : quel calcul ? par Pierre Verluise

http://www.diploweb.com/OTAN-UE-Geo....



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