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Géorgie et France : Spiridon Kédia (1884-1948), homme politique


mercredi 9 mars 2011, par Mirian Méloua

A vingt-ans, Spiridon Kédia participe en Géorgie aux mouvements révolutionnaires qui secouent l'Empire russe, en restant proche de la sensibilité sociale fédéraliste.

 

Un premier exil


Après la Révolution de 1905, il doit s'exiler et gagne Paris où il séjourne jusqu'en 1914 : il y poursuit ses études supérieures à la Faculté des sciences.

 

Le retour provisoire


Emprisonné par la police politique tsariste

Il regagne ensuite l'Empire russe et est arrêté par la police tsariste : il reste emprisonné trois mois à Petrograd.

Le retour au pays

Il rejoint ensuite Tiflis et tente de convaincre ses contacts sociaux-fédéralistes d'infléchir leurs préconisations dans le sens d'une plus grande aspiration nationale.

Des groupes d'intellectuels et de représentants de la noblesse, opposés aux théories sociales démocrates, se constituent progressivement sur l'idée de la nécessité de l'indépendance du pays : Spiridon Kédia les rassemble et fonde (1) en 1917 le Parti national démocrate, dont il est élu président.

Après la proclamation de l'indépendance de la Géorgie, et l'élection d'une Assemblée constituante, il est élu député (1919 - 1921).

Emprisonné par la police politique soviétique

Après l'invasion de la Géorgie par l'armée de la Russie soviétique, il est arrêté une nouvelle fois par la police politique et séjourne en prison en 1922 - 1923.

 

L'exil définitif


En 1923, il s'installe en France.

En novembre 1924, il fonde avec Noé Ramichvili et Akaki Tchenkéli pour la Géorgie, ainsi qu'avec des représentants azerbaïdjananis et Nord caucasiens en exil, le comité parisien du Mouvement Prométhée (2), soutenu par la Pologne. L'objectif en est une Confédération d'Etats indépendants (Azerbaïdjan, Géorgie, Nord Caucase) au détriment de l'URSS.

Très rapidement, les relations se détériorent avec le gouvernement social démocrate géorgien en exil, et il animera jusqu'en 1939 la tendance du Parti national démocrate qui s'oppose à ce dernier.

En 1925, il propose, par l'intermédiaire de Charles Karoumidzé (un officier géorgien qui avait collaboré avec les services secrets allemands durant la Ière Guerre mondiale) de relancer une coopération germano-géorgienne. Des contacts sont pris avec le général Hoffmann, ainsi qu'avec Alfred Nobel et Henri Deterding de la Royal Dutch (qui ont perdu leurs gisements pétroliers du Caucase) : l'idée d'une libération de cette région est étudiée. Godfrey Locker Lampson (Sous-secrétaire au Foreign Office britannique) est associé à la réflexion. En 1927, des plans militaires allemands et britanniques sont élaborés. En 1928, Henri Deterding renonce au projet qui dépasse ses capacités financières.

En 1934, il participe à la fondation du groupe "Caucase" (3) soutenu par le Japon et l'Allemagne, dont l'objectif est la restauration de l'indépendance des pays du Caucase et la formation d'une Confédération du Caucase.

Durant cette période, il assure l'édition de plusieurs journaux, "Samchoblosatvis" (Pour la Patrie, "Sakartvelos gouchagui" (La Sentinelle de la Géorgie).

En 1943, il voit dans l'offensive allemande contre l'URSS une opportunité qui pourrait faciliter la restauration de l'indépendance de la Géorgie et se joint au Comité national géorgien (4) à Berlin présidé par Mikheïl Tséréthéli.

Spiridon Kédia meurt en 1948, il repose dans le "carré géorgien" du cimetière communal de Leuville-sur-Orge.

*

Sources multiples dont

-  Géorgie, bibliographie : histoire, témoignages et romans historiques

"Les combats indépendantistes des Caucasiens entre URSS et puissances occidentales. Le cas de la Géorgie" de Georges Mamoulia, L'Hamattan, Paris, 2009

 

Notes


 :

(1) Participent à la fondation du Parti national démocrate Koté Abkhazi, Ioseb Dadiani, Jason Djavakhichvili, Parten Gogoua, Guiorgui Gvazava, Niko Nikoladzé, Ekvtimé Takhaïchvili, Vasil Tsérétéli.

(2) Le Mouvement Prométhée (1926-1939) et la confédération caucasienne

(3) Le groupe "Caucase" (1934-1939) et la confédération caucasienne

(4) En 1943, le Comité national géorgien de Berlin constitue l'une des parties du Comité caucasien créé par les autorités allemandes afin de préparer la situation après la chute de l'URSS. Il sera à l'origine d'une "Légion géorgienne" dans l'armée allemande, forte de 30 000 hommes (essentiellement des prisonniers géorgiens faits à l'Armée rouge, une centaine d'hommes issus de l'émigration), dissoute en 1945.

Voir aussi :

-  La Ière République de Géorgie (1918-1921)

-  La Ière République de Géorgie en exil en France



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