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Gogui Akhvlédiani (1933-1998), dit Georges Diani, garde du corps du général de Gaulle, d'origine géorgienne


lundi 6 février 2012, par Mirian Méloua

Gogui Akhvlédiani est né en 1933, à Leuville-sur-Orge (à l'époque en Seine-et-Oise).

Il grandit dans une propriété à l'écart du village le long de la rivière de l'Orge (1).

Sa mère, Victoria Lindé, appartient à une famille balte fortunée -fonciérement antisoviétique- qui possède un temps un château à Villededon, près de Saint-Germain-dès-Corbeil.

Son père, Valérian dit Valiko, émigré géorgien des années 1920, conduit une exploitation agricole et fait partie du corps de sapeurs pompiers volontaires de Leuville. A ce titre, il figure le premier par ordre alphabétique sur la plaque commémorative rendant hommage "aux hommes du feu" salle du Conseil municipal.

Les armes à feu

Gogui est plutôt un adolescent réservé, attiré par les armes de poing avec lesquelles il excelle. Le jour de l'anniversaire de ses vingt ans, il surprend ses amis d'enfance en faisant mouche sur toutes les cibles, à toutes les distances proposées.

La compétition motocycliste

Sa deuxième passion est la compétition motocycliste. Avec son ami Roger Pinard, de dix ans son aîné et propriétaire d'un magasin de vente et de réparation, il participe aux championnats de France de motocross en catégorie 250 cmc. Il s'équipe d'abord d'une Monet-Goyon à moteur Villiers, ensuite d'une DOT de fabrication anglaise qui lui permet de remporter quelques manches, dont une sur le terrain de "La Petite Folie" à Arpajon.

La concurrence est vive. Rémy Julienne -futur team manager de la plus performante équipe de cascadeurs que la France n'ait jamais connue- truste les victoires et monte de catégorie pour devenir champion de France en 500 cmc. Louis Meznarie -futur "sorcier" des moteurs Porsche- écrase la catégorie avec sa NSU.

La guerre d'Algérie

Dans la seconde moitié des années 1950, il est appelé "au maintien de l'ordre" en Algérie, comme tous les Français de sa génération. L'armée française se livre à une véritable guerre, sans concession, que les jeunes appelés ont parfois du mal à assumer.

D'ailleurs Radio Moscou, dans ses émissions en langue géorgienne -captées en Europe occidentale lorsque le brouillage américain le permet-, le dénonce nommément comme les autres soldats d'origine géorgienne combattant en Afrique du Nord.

Une carrière au ministère de l'Intérieur

A son retour, il rejoint la police française et reçoit la formation préalable aux missions spéciales qu'il assurera tout au long de sa carrière.

Il est, un temps, garde du corps du général Charles de Gaulle, président de la République française.

L'homme

Homme de sang-froid, d'une dextérité et d'un engagement exceptionnels, à la recherche permanente du dépassement de soi, Gogui Akhvlédiani sert la patrie d'adoption de son père qui est la sienne.

Il meurt à 65 ans et repose au "carré géorgien" du cimetière de Leuville-sur-Orge, à côté de son épouse Denise Nouzarède (1936-1991).

Note

(1) La situation géographique de cette propriété en bordure des bois outre qu'elle permet au jeune Gogui de s'entraîner à loisir au tir, permettra à son père en 1944 / 1945 d'héberger sans trop de risque quelques anciens soldats géorgiens de l'Armée rouge recherchés par les services secrets militaires soviétiques (Smersh).

Source : archives familiales.



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