[ Accueil ] [ Retour à l'article ]
Géorgie : plusieurs dizaines de milliers de personnes manifestent contre Mikheïl Saakachvili (novembre 2007)
http://www.colisee.org/article.php?id_article=2437vendredi 2 novembre 2007 Le Mouvement National et les Démocrates, alliance composée des partisans de Mikheil Saakachvili, Nino Bourdjanadzé et Zourab Jvania (aujourd'hui décédé), monopolisent depuis la Révolution des Roses les sièges au Parlement et les postes de responsabilité. Pour la première fois, les oppositions à cette majorité présidentielle, enrichies de quelques transfuges, se fédèrent et cherchent à créer les conditions d'une alternative politique. Le 2 novembre 2007, à l'appel de différents mouvements politiques, plusieurs dizaines de milliers de personnes (25 000 pour la police, 100 000 pour les organisateurs) ont manifesté à Tbilissi leur opposition à la politique du président Mikheil Saakachvili. Aucune violence particulière n'a été signalée. Ces mouvements politiques s'étaient fédérés fin septembre 2007 afin de peser sur la libération d'Irakli Okrouachvili, ancien ministre de la Défense, emprisonné pour outrages au chef de l'Etat et jouissant de notoriété auprès de la population (1). Une première journée de protestation avait réuni une dizaine de milliers de personnes. La plupart de ces mouvements politiques ne sont pas représentés au Parlement. Il s'agit du Forum National, Kakha Chartava (Kakha Shartava), du Groupe Géorgien, Jondi Bagatouria (Jondi Bagaturia), issu d'une scission du Parti Travailliste, du Mouvement pour la Géorgie Unie, fondé par Irakli Okrouachvili (Irakli Okruashvili) et animé par Koka Gountsadzé (Koka Guntsadze), Guia Tortladzé (Gia Tortladze), de Par Nous Mêmes, Paata Davitaïa, rassemblant des exilés géorgiens d'Abkhazie, du Parti Conservateur, Kakha Koukava (Kakha Kukava) et Zviad Dzidzigouri (Zviad Dzidziguri), du Parti de la Liberté, Konstantiné Gamsakhourdia (Konstantine Gamsakhurdia), fils de l'ancien Président de la République, du Parti du Peuple, Koba Davitachvili (Koba Davitachvili), du Parti Républicain, David Berdzénichvili (Davit Berdzenishvili), David Zourabichvili (Davit Zurabishvili), Tina Khidachéli (Tina Khidasheli), David Oussoupachvili (Davit Usupashvili), du Parti Travailliste, Chalva Natélachvili (Shalva Natelashvili), de la Voie de la Géorgie, Salomé Zourabichvili (2), ancienne ministre. Goga Khaïndrava (3), lui aussi ancien ministre du président Saakachvili, s'est déclaré proche de ce rassemblement. Le milliardaire géorgien Badri Patarkatsichvili (Badri Patarkatsishvili), propriétaire de plusieurs médias dont IMEDI TV, qui avait été pressenti par l'opposition pour les élections à la municipalité de Tbilissi et à qui l'on prête des ambitions politiques, est apparu à la manifestation. Deux partis d'opposition représentés au Parlement, le Parti des Nouvelles Droites (David Gamkrélidzé) et le Parti des Industriels (Gogui Topadzé, Zourab Tkémaladzé) ne participaient pas formellement. * Les revendications exprimées portent depuis plusieurs semaines sur quatre points, relativement modérés : 1) la tenue des élections parlementaires au printemps, et non à l'automne, 2008, 2) la création d'une nouvelle administration des élections avec la participation des partis politiques, 3) le changement du type de scrutin afin que le courant majoritaire n'enléve pas tous les sièges, 4) la libération des "prisonniers politiques" et des "prisonniers de conscience". A ces revendications modérées, les manifestants ont ajouté des revendications plus radicales, comme "je n'ai pas peur" (ar mechinia en géorgien) ou "démission" à l'adresse de Mikheïl Saakachvili. En fin de journée, la présidente du Parlement, Nino Bourdjanadzé, déclarait que si sur certains points des discussions étaient possibles, l'anticipation des élections parlementaires au printemps 2008 n'était pas envisageable. Nino Bourdjanadzé, le vice-président du Parlement Mikheïl Matchavariani, la chef de file de la majorité présidentielle Maia Nadiradzé, le député de la majorité présidentielle Guiga Bokéria rencontraient en fin de soirée plusieurs chefs de file de l'opposition contestatrice, David Berdzénichvili, Lévan Gatchétchiladzé, Koka Gountsadzé, Tina Khidachéli, Kakha Koukava et Salomé Zourabichvili sans avancée particulière, si ce n'est une attente de la position personnelle du Président Mikheïl Saakachvili. Une deuxième journée de protestations était envisagée pour le 3 novembre 2007. Mirian Méloua Notes : (2) France, Géorgie et France : Salomé Zourabichvili, ancienne ministre géorgienne (3) Géorgie : Guiorgui Khaïndrava, ancien ministre [ Accueil ] [ Retour à l'article ] [ Haut ] |
© 2013 COLISEE |