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Tbilissi : les manifestations anti-présidentielles continuent depuis le 9 avril 2009
http://www.colisee.org/article.php?id_article=2833vendredi 24 avril 2009, par Mirian Méloua Après la trêve des dimanches des Rameaux et des Pâques orthodoxes, selon le calendrier julien (1), les manifestations de l'opposition extra-parlementaire (2), réclamant la démission du président Mikheïl Saakachvili, ont repris à Tbilissi. Le film des évènements Elles avaient commencé le 9 avril 2009 à l'appel de treize partis politiques (3), atteint entre 50 et 80.000 personnes selon les sources, et s'étaient poursuivies en trois lieux de la capitale géorgienne, la place du Parlement, les abords de la résidence présidentielle et ceux du siège de la télévision publique. Des tentes avaient été dressées, ainsi que des "cellules de toile" destinées à accueillir symboliquement des personnalités protestant contre les manquements aux libertés, supposés ou réels. Le 22 avril au soir plusieurs centaines de voitures ont véhiculé vers Tbilissi des opposants venus des différentes régions du pays. Le 23 avril dans la journée, 3 membres du Conseil d'administration (sur 9) de la télévision publique ont démissionné afin de protester contre la mauvaise couverture des évènements. Les 23 et 24 avril des soutiens provinciaux supplémentaires sont apparus dans la capitale. Durant la nuit du 23 au 24 avril, devant le café Mardjanichvili, alors que le président Saakachvili y prenait une collation, le service d'ordre a dispersé une centaine de manifestants : un policier aurait été blessé et un manifestant inculpé. Le 24 avril dans la journée, les "cellules de toile" étaient au nombre de 300, gardées par 800 personnes, selon un leader de l'opposition ; la circulation automobile était bloquée aux abords du Parlement. Les manifestations pourraient être relayées par des actions de désobéissance civile sur tout le territoire géorgien. * Si globalement les évènements semblent se dérouler pacifiquement et accueillir chaque jour plusieurs milliers de personnes, les dirigeants des partis d'opposition affirment que des militants auraient été arrêtés préventivement, puis relâchés, ou maintenus en détention sous le prétexte de détention d'armes, à des fins d'intimidation. Ils affirment également que des militants auraient été molestés par des hommes en cagoule, semblant appartenir aux unités spéciales de la police. Le ministère géorgien de l'Intérieur a démenti. Les réactions de la communauté internationale Des représentants des Etats-Unis et des pays de l'Union européenne ont rencontré à plusieurs reprises les dirigeants de l'opposition extra-parlementaire et les autorités afin de s'assurer du respect du droit d'expression politique, dans le calme, ce qui a été le cas jusqu'à présent. Ils encouragent, vainement, l'amorce d'un dialogue entre les deux parties. Les chancelleries occidentales semblent veiller à ne pas étendre le risque de déstabilisation de la Géorgie, et de fait confortent la position de Mikheil Saakachvili. La presse russe commente abondamment les critiques des Géorgiens vis-à-vis de leur président. "Nachi", une organisation de jeunesse russe proche du Premier ministre, Vladimir Poutine, a envoyé une délégation à Tskhinvali (Ossétie du Sud) afin de "soutenir", à distance, la demande de démission de Mikheil Saakachvili. Il n'est pas certain que ce soutien soit le bienvenu pour l'opposition extra-parlementaire géorgienne. Il n'est d'ailleurs pas certain non plus que Moscou souhaite le départ de Mikheil Saakachvili : son maintien à la tête de la Géorgie permet la poursuite du "protectorat" vis-à-vis de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie et celle de la stratégie d'opposition à l'extension de l'OTAN. Notes :
* Sources multiples dont Civil Georgia et Rustavi 2. Voir aussi :
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