NDLR : Cet article a été modifié pour clarifier la nature de l’accusation portée contre le septième prévenu et la peine correspondante.
Le bureau du procureur général de Géorgie a inculpé sept personnes pour entrave aux journalistes des chaînes de télévision progouvernementales. Imédi et Roustavi 2 lors du rassemblement antigouvernemental du 4 octobre.
Le bureau du procureur général a affirmé que ces individus avaient « illégalement entravé » la capacité des journalistes à faire leur travail en utilisant du gaz poivré et d’autres formes d’interférence physique, ainsi qu’en menaçant de violence.
Les journalistes en question appartenaient aux principaux médias pro-gouvernementaux. Imédi et Roustavi 2.
Le bureau du procureur général a déclaré que les enquêteurs travaillaient toujours pour identifier d’autres personnes impliquées.
La peine minimale pour l’accusation portée contre les six personnes est une amende, tandis que la peine maximale peut aller jusqu’à deux ans d’assignation à résidence. Le septième individu a été inculpé en vertu du deuxième paragraphe du même article, accusé de menaces de violence – un délit passible d’une amende minimale et d’un maximum de deux ans de prison.
En réponse, certains critiques ont souligné que l’État n’avait puni ni les policiers ni les individus non identifiés qui ont attaqué les journalistes critiques à l’égard du gouvernement lors des manifestations, en agressant brutalement certains d’entre eux.
Avec l’ajout des sept personnes accusées d’entrave, le nombre total de personnes arrêtées dans le cadre des manifestations du 4 octobre atteint près de 70.
Le 4 octobre, parallèlement aux élections municipales partiellement boycottées, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées sur la place de la Liberté à Tbilissi pour assister à une manifestation antigouvernementale, qualifiée auparavant de « révolution pacifique ».
En début de soirée, après avoir entendu un appel aux manifestants masculins pour qu’ils marchent vers le palais présidentiel voisin, dans la rue Atoneli, un groupe de manifestants a tenté de prendre d’assaut le bâtiment. En réponse, la police a utilisé des gaz lacrymogènes, des canons à eau et du gaz poivré. Les manifestants ont construit des barricades et des affrontements sporadiques autour de la résidence se sont poursuivis jusque tard dans la nuit.
Le gouvernement géorgien a depuis qualifié ces troubles de tentative de coup d’État qu’il a imputé à l’opposition intérieure, qui, selon eux, aurait été aidée par des « services de renseignement étrangers ».
Parmi les détenus figurent cinq personnalités de l’opposition qui se sont présentées comme les organisateurs de la manifestation. Ils risquent jusqu’à neuf ans de prison.
Depuis le 4 octobre, le tribunal a ordonné la détention provisoire de presque tous les détenus, y compris ceux dont les conditions sociales ou sanitaires sont difficiles, à l’exception de deux. Parmi les personnes libérées sous caution se trouve le pédiatre Giorgi Chakhunashvili, 71 ans, dont l’arrestation a suscité l’indignation, y compris parmi ses collègues médecins.
Des manifestations antigouvernementales quotidiennes se poursuivent en Géorgie depuis la décision du gouvernement, le 28 novembre 2024, de suspendre la candidature du pays à l’adhésion à l’UE, à la suite d’élections parlementaires contestées un mois plus tôt.