La vie derrière les barreaux en Azerbaïdjan
«Le seul lien qu’un prisonnier a avec le monde extérieur derrière les murs de la prison est le téléphone.
Pour une personne coupée du flux d’informations et privé de liberté, le téléphone est une source d’espoir.
Certains prisonniers reviennent des appels avec de bonnes nouvelles, d’autres avec un mauvais.
La plupart, cependant, attendent avec impatience leur prochain appel, en comptant les heures. Le cycle se répète encore et encore.
Un de mes collègues détenus a déclaré que sa mère vit à l’étranger et est gravement malade. Comme il ne peut pas l’appeler tous les jours, il lui dit qu’il est «hors du réseau». »
Afiyaddin Mammadov note qu’en Azerbaïdjan, les droits des prisonniers sur les appels téléphoniques sont réglementés différemment entre diverses installations.
Dans les centres de détention temporaire, les centres de détention administratifs du ministère des Affaires internes, les centres de détention pré-procès et les établissements pénitenaires, le délai d’appels téléphoniques est strictement limité.
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Bien que la Constitution de l’Azerbaïdjan garantit aux citoyens le droit de recevoir, de transmettre et de diffuser des informations, ces droits sont violés dans les prisons du pays.
Droit et pratique
Selon la loi azerbaïdjanaise, les prisonniers ont droit à deux appels téléphoniques par semaine, chacun duré jusqu’à 15 minutes (un total de 30 minutes). Cependant, Afiyaddin note que la formulation de «jusqu’à 15 minutes» dans la loi crée de la place pour abus. La mise en œuvre de ce droit varie entre les institutions:
- MIA Centres de détention temporaire: Les prisonniers ne peuvent pas appeler directement leurs proches. Ils donnent le numéro de contact et leur demande à un policier, qui fait l’appel en leur nom. Certains officiers exploitent la situation, demandant aux proches du prisonnier des articles personnels en retour.
- Centres de détention administratifs MIA: Les détenus ne sont accordés que d’une minute de téléphone par semaine. Auparavant, c’était deux appels d’une minute, mais cela a été réduit sans explication. La base juridique de cette restriction n’est pas claire.
- Institutions pénitencier: Bien que la loi autorise deux appels de 15 minutes par semaine, certaines installations limitent cela à seulement 10 minutes, citant une pénurie de téléphones ou le nombre élevé de détenus. Dans certains endroits, le temps d’appel commence à partir du moment où le numéro est composé; dans d’autres, seulement à partir du moment où l’appel est répondu.
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Paiement et l’émission de «Konturs»
Dans les installations du ministère des Affaires intérieures (MIA), les appels téléphoniques sont payés par l’institution. Dans les établissements pénitencier, les appels aux lignes fixes sont gratuits, mais pour les appels mobiles, les détenus doivent acheter des «konturs» (solde de crédit).
Afiyaddin écrit que des cris de « Qui a des Kontur? » sont devenus monnaie courante dans les prisons, conduisant à une sorte de système de trading informel parmi les détenus.
Expérience voisine: la Turquie
En Turquie, les droits téléphoniques des prisonniers sont organisés de manière plus flexible et pratique. En vertu de la loi turque, l’État fournit aux détenus un certain temps d’appel chaque semaine, ce qui peut varier en fonction de son statut civil.
Une fois le temps libre utilisé, les prisonniers peuvent acheter des minutes supplémentaires. Depuis que les minutes se présentent sous forme de cartes, les détenus peuvent les gérer et les distribuer sur différentes semaines. Ce système est à la fois pratique et transparent.
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Propositions
Afiyaddin Mammadov estime que l’amélioration des droits téléphoniques des prisonniers en Azerbaïdjan pourrait soutenir leur réintégration sociale et aider à renforcer les liens familiaux. L’expérience des pays voisins, en particulier la Turquie, pourrait offrir des solutions à plusieurs problèmes:
- Augmentation du temps d’appel: L’augmentation de la limite hebdomadaire au-delà de 30 minutes permettrait aux détenus de maintenir un contact plus étroit avec leurs familles.
- Système «Kontur» transparent: Le processus d’acquisition du crédit d’appel mobile doit être clair et accessible. Des innovations telles qu’un système basé sur des cartes pourraient réduire les abus.
- Empêcher les abus: Pour éviter la faute du personnel de MIA, les détenus devraient être autorisés à passer directement les appels.
Le droit d’un prisonnier à un appel téléphonique n’est pas seulement une conversation – c’est un pont les reliant à sa famille et à sa société. La force de ce pont dépend de l’approche humanitaire de l’État et de l’application équitable de la loi.
L’exemple de pays comme la Turquie pourrait inspirer un système plus efficace pour les détenus et l’État.
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