La journaliste géorgienne emprisonnée Mzia Amaghlobeli remporte le prix Sakharov

Nous construisons une rédaction alimentée par nos lecteurs

De la répression des personnes et des femmes queer dans le Caucase du Nord aux attaques contre les libertés démocratiques fondamentales dans la région, nous proposons des reportages indépendants et factuels en anglais.

Aidez-nous à atteindre 500 membres d’ici la fin de Octobre

Devenez membre

Mzia Amaghlobeli, fondatrice des médias géorgiens Batumelebi et Netgazetia remporté le prix Sakharov pour la liberté de l’esprit, la plus haute distinction européenne en matière de droits de l’homme. Amaghlobeli a remporté le prix aux côtés du journaliste et activiste biélorusse Andrzej Poczobut. Tous deux sont actuellement emprisonnés dans leurs pays respectifs.

Amaghlobeli a été condamné à deux ans de prison en août 2025 pour avoir giflé, alors chef de la police de Batoumi, Irakli Dgebuadze, au cours d’une vive dispute. Son cas a suscité une attention médiatique importante, tant en Géorgie qu’à l’étranger.

Amaghlobeli a été arrêté pour la première fois dans la nuit du 11 janvier après avoir apposé un autocollant appelant à une grève nationale sur une clôture devant un poste de police à Batoumi. Elle l’avait fait pour protester contre la détention de sa collègue, Tsiala Katamidze, pour avoir apposé le même autocollant dans la même rue.

Peu de temps après avoir été libérée, elle a de nouveau été arrêtée après avoir giflé Dgebuadze lors d’une dispute devant le commissariat de police. Au cours de son procès, Amaghlobeli a parlé des circonstances qui ont conduit à l’incident, notamment du traitement dégradant infligé par la police, ainsi que des abus dont elle a été victime après son arrestation après avoir giflé le policier. Il a notamment été craché au visage par Dgebuadze, a été victime de violences verbales et s’est vu refuser l’accès aux toilettes.

La peine de deux ans qui a suivi a été largement considérée comme l’une des indications les plus marquantes de la répression de la dissidence par le parti au pouvoir, le Rêve géorgien.

« En attribuant cette année le Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit à Andrzej Poczobut du Bélarus et Mzia Amaghlobeli de Géorgie, nous honorons deux journalistes dont le courage brille comme un phare pour tous ceux qui refusent de se laisser réduire au silence. Tous deux ont payé un lourd tribut pour avoir dit la vérité au pouvoir, devenant ainsi des symboles de la lutte pour la liberté et la démocratie. Le Parlement est à leurs côtés, ainsi qu’à tous ceux qui continuent de réclamer la liberté», a déclaré mercredi la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, en annonçant le prix.

Le Parlement européen a demandé la libération immédiate d’Amaghlobeli et de Poczobut.

Le prix Sakharov, du nom du célèbre dissident soviétique Andreï Sakharov, est décerné depuis 1988 et est décerné à « des individus, des groupes ou des organisations en reconnaissance de leur travail en faveur de la défense des droits de l’homme, de la liberté d’expression et des valeurs démocratiques », écrit le Parlement européen dans son communiqué de presse.