Les détentions se poursuivent après les manifestations du 4 octobre alors que l’État promet de réprimer les manifestations quotidiennes

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Le ministère de l’Intérieur de Géorgie a annoncé l’arrestation de cinq autres personnes dans le cadre de la manifestation anti-gouvernementale du 4 octobre à Tbilissi, portant le nombre officiel de détenus en l’affaire à 23.

Mardi soir, deux briefings distincts ont eu lieu au ministère concernant les arrestations – les premiers annonçant quatre nouveaux détenus, et le second couvrant le reste.

La veille, lundi, le ministère a annoncé la détention de 13 personnes dans le cadre de la «première étape» des opérations policières.

Le ministère a noté que plusieurs personnes étaient encore recherchées et que le travail était en cours pour «identifier d’autres personnes impliquées dans le crime et les amener à la responsabilité pénale».

Le 4 octobre, parallèlement aux élections municipales partiellement boycottées, des dizaines de milliers de personnes se sont réunies sur la place Liberty de Tbilissi pour assister à une démonstration anti-gouvernementale, qualifiée de «  révolution pacifique  ».

En début de soirée, après avoir entendu un appel aux manifestants masculins à marcher vers la résidence présidentielle voisine de la rue Atoneli, un groupe de manifestants a tenté de prendre d’assaut le bâtiment. En réponse, la police a utilisé des gaz lacrymogènes, des canons à eau et du spray au poivre. Les manifestants ont construit des barricades et des affrontements sporadiques autour de la résidence se sont poursuivis tard dans la nuit.

Le gouvernement géorgien a depuis qualifié les troubles un coup d’État qu’il ait blâmé à l’opposition intérieure qui, selon elle, a été aidée par des «services de renseignement étranger».

Le ministère de l’Intérieur a déclaré qu’ils avaient lancé une enquête sur les événements du 4 octobre dans les quatre articles du Code pénal: tentative de renversement de l’ordre constitutionnel, violence de groupe, saisie ou blocage d’un établissement stratégique et dommages ou destructions de biens.

Le même jour, le ministère de l’Intérieur a annoncé les dernières arrestations, le tribunal de la ville de Tbilissi a renvoyé cinq personnalités de l’opposition – à savoir la chanteuse d’opéra et l’initiateur de protestation Paata Burchuladze et tous ceux qu’il a nommés comme membres du «comité d’organisation» de la manifestation – à la détention de préparation au procès. Tous les cinq ont été détenus samedi soir, dont certains directement du site de protestation.

Leur affaire est examinée par la juge Lela Maridashvili, qui, avant sa nomination judiciaire, a été membre du Conseil municipal de Sagarejo représentant le parti Georgien Dream Georgien au pouvoir. Citant des inquiétudes concernant l’impartialité, les avocats de la défense ont demandé la récusation de Maridashvili, qu’elle a refusé d’accorder.

Protestes quotidiennes sous pression croissante

Depuis le 4 octobre, les manifestations quotidiennes antigouvernementales ont subi une pression croissante de l’État. Malgré cela, les participants, qui protestent depuis près de 11 mois, bloquent toujours l’avenue principale de Tbilissi près du parlement pendant plusieurs heures par nuit.

Le Premier ministre Irakli Kobakhidze a minimisé à plusieurs reprises l’importance des manifestations, menaçant une politique de «sympathie zéro» contre le mouvement, qui, selon lui, est soutenue par des «services de renseignement étranger».

La police, qui dirigeait autrefois la circulation pendant les blocages du soir, est à peine présente depuis samedi. Mardi soir, plusieurs véhicules se sont rendus dans la zone de protestation et ont tenté de passer à travers, étincelant les tensions – la police a brièvement ordonné aux manifestants de nettoyer la route avant de se retirer. Ce qui vient ensuite reste incertain.

Les rassemblements non-stop sont organisés depuis le 28 novembre, lorsque le gouvernement géorgien a annoncé la suspension de la candidature des membres de l’UE du pays. Les rassemblements et les matchs ont lieu sans organisateurs clairs ni affiliation des partis.

La première phase des manifestations a été marquée à la fois par la violence policière et les attaques contre les manifestants et les journalistes par des individus masqués non identifiés.

Depuis le début des manifestations, la police a détenu des centaines de personnes, des affaires criminelles lancées dans plus de 50 cas. Beaucoup ont déjà été condamnés et leur libération reste l’une des demandes clés des manifestants.