Pourquoi le vin géorgien est considéré comme le plus ancien de l’histoire – et ce qui le rend unique

Le vin est souvent associé à la France, à l’Italie ou à l’Espagne.
Mais peu savent que la Géorgie est en réalité le berceau officiel du vin.
Un pays discret niché entre l’Europe et l’Asie, où la vigne est cultivée depuis plus de 8 000 ans.

Et ce n’est pas une légende : c’est un fait archéologique reconnu par l’UNESCO et validé par plusieurs études scientifiques.

Des traces de vin remontant à –6 000 avant notre ère

En 2017, une équipe de chercheurs canadiens, américains et géorgiens découvre des résidus de vin sur des fragments de jarres en argile retrouvées dans le sud-est de la Géorgie.

Datation au carbone à l’appui : ces pots ont plus de 8 000 ans.

Ils contenaient non seulement des traces d’acide tartrique (typique du raisin fermenté), mais aussi des motifs de grappes de raisin gravés dans la céramique.

« C’est à ce jour la plus ancienne preuve connue de vinification au monde », confirme l’équipe scientifique.

Depuis, la Géorgie est considérée comme le berceau officiel de la viticulture.

Un savoir-faire unique : les qvevris, l’argile, et la terre

Mais ce qui rend le vin géorgien vraiment à part, ce n’est pas seulement son ancienneté.

C’est sa méthode de fabrication.

En Géorgie, on utilise des qvevris : de grandes amphores en argile, enterrées dans le sol.
Le vin fermente avec la peau, les pépins et parfois les rafles.
Aucune technologie moderne, aucun ajout chimique.
Juste le raisin, la terre, le temps.

Ce processus donne des vins au goût très particulier :
plus denses, plus rustiques, parfois légèrement tanniques, avec des notes terreuses et complexes.

Ce vin “orange”, issu de raisins blancs vinifiés comme des rouges, fait aujourd’hui l’objet d’un regain d’intérêt chez les sommeliers du monde entier.

Une tradition vivante inscrite au patrimoine de l’humanité

En 2013, la méthode traditionnelle géorgienne de vinification en qvevri a été inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.

Ce n’est pas seulement un art de faire du vin.
C’est une culture, une transmission familiale, un symbole d’identité.

Chaque village a sa propre variété de raisin.
Chaque famille a ses secrets de fermentation.
Et chaque fête – religieuse ou non – commence toujours par un toast en levant un verre de vin… fait maison.