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Russie, Etats-Unis : Elena Bonner (1923 - 2011), dissidente soviétique


vendredi 5 août 2011, par Nicolas Lévilidane

A 14 ans, Elena Bonner prend conscience de l'iniquité du régime soviétique. Etudiante, elle s'alarme du procès fait aux médecins juifs par le pouvoir stalinien. Adulte, elle participe activement aux cercles de dissidence, proteste contre l'invasion de l'Afghanistan et l'écrasement de la Tchétchénie. A 87 ans, après les manifestations racistes de Moscou -réunissant 6000 jeunes proches du pouvoir poutinien et fédérés autour de revendications antijuives et anticaucasiennes-, elle envoie son dernier message à ses concitoyens russes : "Je suis moscovite, juive et caucasienne".

Elena Bonner naît le 15 février 1923 au Turkménistan, à Merv, dans une famille communiste.

En 1937, son père, cadre du Parti, est arrêté et fusillé, sa mère est déportée au goulag et exilée durant 18 ans.

En 1953, elle est exclue de l'Institut de médecine de Saint-Pétersbourg (Leningrad à l'époque) pour avoir protesté contre le procès fait aux médecins juifs accusés de "complot des blouses blanches" par le pouvoir stalinien (1).

Durant les années 1960, elle rejoint les intellectuels qui s'élèvent contre l'internement arbitraire, la censure et le parti unique.

En 1970, elle rencontre Andreï Sakharov lors d'un procès de dissidents : ils unissent leur destin.

En 1975, elle représente son mari à Oslo lors de la remise du Prix Nobel de la Paix.

De 1980 à 1984, elle maintient le contact entre Andreï Sakharov -exilé à 400 kilomètres de Moscou à Nijni Novgorod (Gorki à l'époque)-, les milieux dissidents et le monde extérieur à l'URSS, déjouant habilement les contrôles du KGB (2).

En 1984, elle est elle-même exilée à Nijni Novgorod.

En 1987, elle est grâciée, ainsi que son mari par Mikhaïl Gorbatchev (3) : le couple retrouve Moscou.

Après la mort d'Andreï Sakharov en 1989 et la chute de l'URSS en 1991, elle continue le combat en faveur des libertés civiques.

En 1993, elle est nommée membre de la Commission des droits de l'homme par Boris Eltsine (4).

En décembre 1994, elle en démissionne après l'envoi des chars russes en Tchétchénie.

A partir de 1999, elle reproche à Vladimir Poutine (5) d'avoir aboli peu à peu les libertés conquises par la société civile russe après la chute de l'URSS : elle l'accuse d'autoritarisme.

Le 18 juin 2011, elle meurt à Boston, aux Etats-Unis. Ses cendres sont déposées dans le cimetière moscovite où ont été inhumés sa mère et son mari, et où une stèle rappelle la mémoir de son père.

Notes

(1) Géorgie et URSS : Joseph Djougachvili (1879 - 1953), homme d'Etat, dit Staline

(2) Russie soviétique et URSS : les différentes polices politiques, Tchéka, Guépéou, NKVD, KGB

(3) Mikhaïl Gorbatchev, homme d'Etat soviétique, artisan de la perestroïka et de la glasnost

(4) Russie : biographie de Boris Eltsine (1931 - 2007), ancien président

(5) Russie : biographie de Vladimir Poutine, président



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