Géorgie : Chabua Amirejibi, opposant au régime soviétique et écrivain
TCHABOUA AMIREDJIBI
lundi 14 janvier 2013, par Mirian Méloua
Chabua Amirejibi naît à Tbilissi le 18 novembre 1921, quelques mois après l'entrée des troupes de la Russie soviétique en Géorgie.
Les années soviétiques
En 1938, son père, d'origine aristocratique, est fusillé lors des grandes purges staliniennes. Sa mère est ensuite envoyée au goulag.
En 1941, il est enrôlé au sein de l'Armée rouge afin de combattre l'avancée de l'armée allemande sur le territoire soviétique.
En 1944, il est arrêté pour activités subversives au sein d'un groupe clandestin, Tetri Guiorgui (1) et condamné à 25 ans de déportation en Sibérie.
En 1959, après 13 années d'incarcération, 3 évasions et 2 condamnations à mort, il est grâcié et réhabilité in extremis.
Les années d'indépendance
De 1992 à 1995, il siège au Parlement géorgien.
En 1992, il perd son fils aîné dans la guerre abkhazo-géorgienne, dans laquelle la Russie est impliquée.
En 2009, il rejoint un Mouvement d'opposition extraparlementaire au président Saakachvili, « Défend la Géorgie », qui regroupe des artistes et des intellectuels comme Robert Sturua (directeur de théâtre), Révar Chkheidze (réalisateur de films) ou David Magradze (poète), autour de Levan Gachechiladze (ancien candidat à la présidence de la République).
Le 16 novembre 2010, il entre en religion et est consacré moine au sein de l'Eglise orthodoxe de Géorgie.
L'écrivain
Il engage une carrière d'écrivain, avec des nouvelles dont les thèmes sont compatibles avec la censure soviétique,
La Route (1962),
Mon Oncle (1963),
Les Confessions d'un buffle (1964),
Guiorgui Bourdouli (1965).
En 1971, il commence à publier dans le magazine Tsikari, la vie de Data Tutashkhia, un hors-la-loi à l'époque de l'Empire russe. Devant le succès de l'histoire, il poursuit jusqu'en 1975 de ce qui deviendra l'un des romans contemporains géorgiens les plus populaires et fera l'objet d'adaptations cinématographiques. La légende veut que l'expérience n'est pas interrompue grâce à l'intervention du secrétaire général du Parti communiste géorgien de l'époque, Edouard Chévardnadzé.
En 1992, il reçoit le prix Chota Roustavéli, le plus prestigieux prix littéraire géorgien.
En 1995, il publie une autre œuvre majeure Gora Mborgali, relatant sa vie dans les prisons soviétiques.
En 2005, il est l'auteur de George le Brillant, roi géorgien du 14e siècle, exaltant l'orgueil national.
Note
(1) Géorgie : le mouvement nationaliste "Tetri Guiorgui" (années 1920 à 1990) .
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