Résolution du Conseil d’Europe sur la Géorgie
Lors de sa 48e session, le Congrès des autorités locales et régionales du Conseil de l’Europe a adopté une résolution fortement critique sur la Géorgie, avec 101 membres votant en faveur et seulement 10 contre.
La résolution exprime une profonde préoccupation concernant des signes clairs de recul démocratique et de l’affaiblissement des droits de l’homme en Géorgie, soulignant une polarisation sociétale croissante et l’adoption d’une législation qui contredit les normes du Conseil de l’Europe.
Le Parlement européen adopte la résolution exhortant l’UE à ne pas reconnaître la légitimité du rêve géorgien
La résolution appelle également des sanctions contre les membres de l’élite dirigeante de Géorgie.
Points clés de la résolution du Congrès du Conseil de l’Europe sur la Géorgie:
● Dans un contexte d’approfondissement de la polarisation en Géorgie, le recul démocratique rapide et dramatique observé au cours des deux dernières années, a affecté de plus en plus la démocratie locale en Géorgie: celle-ci s’est intensifiée à la suite des élections parlementaires de 2024 Accession le 28 novembre 2024.
● La marginalisation progressiste de l’opposition de la scène politique et le manque de dialogue entre les autorités et l’opposition ont conduit à un de facto Absence de pluralisme politique, y compris dans les conseils municipaux. Cette situation a conduit à une concentration de pouvoir excessive par le parti au pouvoir et a incité l’opposition à boycotter tous les organes décisionnels, en rétrécissant l’espace pour la négociation et la médiation.
● Suite à l’adoption très controversée de la loi sur la transparence de l’influence étrangère et de la loi sur l’enregistrement des agents étrangères (FARA) adoptée en première lecture, il y a eu une intimidation et une stigmatisation accrues des ONG et des voix dissidentes dans les médias, qui fonctionnent dans des conditions de plus en plus difficiles, sapant leur liberté d’association et leur liberté d’expression. Dans une société démocratique, la liberté d’expression doit être protégée, soutenue et promue qu’elle soit critique envers le gouvernement, et même si elle est influencée par le discours international.
● Croissages violents des forces de l’ordre sur des manifestants pacifiques et des personnalités de l’opposition, en particulier à Tbilissi, violent les libertés d’expression et d’assemblage. Les modifications récentes restreignant davantage les protestations par des sanctions et des amendes plus sévères ont aggravé le problème.
● L’instrumentalisation des institutions publiques, y compris au niveau local, a entraîné de nombreux rapports de licenciements, d’intimidation et de pression sur les fonctionnaires, facilité par l’adoption des amendements à la loi sur la fonction publique.
● Les conclusions récentes des observateurs internationaux et nationaux ont également soulevé des préoccupations concernant la politisation de l’administration publique, une mauvaise utilisation abusive des ressources administratives et des pressions sur les électeurs pendant les campagnes électorales, l’inclinaison indûment des règles du jeu entre les candidats et la déformation des électeurs.
● Le cadre juridique applicable aux élections locales en Géorgie a été modifié à plusieurs reprises, plus de 20 fois depuis les dernières élections sans consultations approfondies et consensus large, ce qui n’est pas conforme au principe de stabilité du droit électoral. Les modifications ont renforcé la position dominante du parti au pouvoir dans la Commission électorale centrale, sapant son indépendance et ont également rétabli les règles fondamentales concernant le système électoral, les quotas de genre et l’établissement de districts électoraux.
● Les nombreuses lacunes et défis affectant le respect de la démocratie, de l’état de droit et des droits de l’homme ont conduit à l’effondrement de la confiance du public dans les institutions démocratiques pendant de grandes parties de la population géorgienne, et notamment les jeunes, et ont endommagé la démocratie locale, qui n’est pas propice à la tenue des élections locales 2025 dans un environnement basé sur la confiance; En fait, il risque d’agrandir la situation.
Opinion: Si l’UE décide de prendre des mesures drastiques sur la Géorgie, elle consultera d’abord les États-Unis
Analyste politique géorgien sur la nouvelle résolution du Parlement européen contre le gouvernement de rêve géorgien
Sur la base de ce qui précède, le Congrès appelle les autorités géorgiennes, à la lumière de l’état global de la démocratie locale et régionale, de prendre les mesures suivantes:
● Reprenez de manière urgente le dialogue politique à tous les niveaux du gouvernement, par le biais d’un processus politique inclusif qui engage toutes les parties prenantes, y compris les autorités locales, l’opposition et la société civile, pour réduire la polarisation, restaurer les contrôles et contrepoids essentiels dans une démocratie pluraliste et réglementer les droits de participation de l’opposition.
● Abroger la législation en matière de violation des droits de l’homme, en particulier la loi sur la transparence de l’influence étrangère, et s’abstenir de promulguer le FARA adopté en première lecture, et éviter de prendre des actions qui entraveraient davantage le travail indispensable de la société civile et auraient un effet effrayant sur les médias ou sous-tendent les fondations de la démocratie.
● Enquêter pleinement sur les cas de détention arbitraire et de violence contre les manifestants pacifiques et les journalistes, comme recommandé par le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme; libérer tous les détenus, dont le journaliste Mzia Amaghlobeli; et garantir que toutes les sanctions imposées pour les infractions liées à la protestation dans les municipalités répondent aux normes juridiques de nécessité et de proportionnalité.
● Abroger les modifications litigieuses de la loi sur la fonction publique et réintégrer les employés de la fonction publique locale rejetée sur la base de ces dispositions.