Le Bundestag soutient les sanctions contre le Rêve géorgien
Au milieu des manifestations en cours en Géorgie, les factions du Bundestag ont publié une déclaration soutenant les sanctions ciblées au niveau européen contre les individus responsables de violations des droits des manifestants pacifiques dans le pays.
Les élections parlementaires du 26 octobre ont déclenché des manifestations massives dans toute la Géorgie. Quatre groupes d’opposition entrés au Parlement – trois coalitions et un parti – ont dénoncé à l’unanimité une fraude électorale généralisée, ont refusé de reconnaître la légitimité du nouveau parlement et ont renoncé à leur mandat.
La présidente géorgienne Salomé Zourabichvili a également condamné les élections comme étant frauduleuses, déclarant le nouveau parlement et toutes ses décisions illégitimes. Elle a déclaré qu’elle resterait en fonction jusqu’à la tenue de nouvelles élections législatives, permettant un transfert légal du pouvoir.
Le 28 novembre, le Premier ministre du Rêve géorgien, Irakli Kobakhidze, a annoncé que la Géorgie suspendrait les négociations d’adhésion à l’UE jusqu’en 2028. Cela a déclenché une nouvelle vague de protestations continues, avec des dizaines de milliers de personnes exigeant la protection de la constitution, qui consacre l’orientation pro-européenne du pays, et la tenue de nouvelles élections législatives.
La déclaration commune a été publiée par Ulrich Lechteporte-parole pour la politique étrangère du groupe parlementaire du Parti libéral-démocrate ; Jurgen durporte-parole pour la politique étrangère du groupe parlementaire de l’Union chrétienne-démocrate et chrétienne-sociale (CDU/CSU); Nils Schmidporte-parole pour la politique étrangère du groupe parlementaire du Parti social-démocrate ; et Déborah Pendantporte-parole pour la politique étrangère du groupe parlementaire Alliance 90/Les Verts.
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Que dit la déclaration ?
«Nous condamnons la décision du parti Rêve géorgien de suspendre le début des négociations sur l’adhésion du pays à l’Union européenne. Cette décision contredit les promesses qu’ils ont faites au peuple lors de leur campagne électorale. Cela représente une rupture par rapport aux politiques de tous les gouvernements géorgiens précédents et aux aspirations de l’écrasante majorité du peuple géorgien à l’intégration européenne.
En mars 2022, la Géorgie a pris la décision souveraine de demander son adhésion à l’UE. Il y a un an, en décembre 2023, le pays obtenait le statut de candidat, une étape très attendue par le peuple géorgien. Au lieu de saisir cette opportunité historique et d’accélérer le processus d’adhésion à l’UE par le biais de réformes, Georgian Dream a malheureusement choisi une voie autoritaire et anti-européenne. Lors des élections législatives du 26 octobre 2024, des observateurs indépendants ont documenté de nombreux cas d’ingérence grave dans le processus électoral, notamment le refus du gouvernement d’autoriser le fonctionnement de la mission d’observation de l’OSCE.
Les protestations en Géorgie ont atteint un point critique. Pour disperser les manifestants, la police a utilisé des gaz lacrymogènes, des canons à eau et des balles en caoutchouc. Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées, la plupart faisant état de violences et de traitements inhumains de la part des forces de l’ordre. Il existe un risque croissant d’une intensification de la répression de la part des autorités.
Nous sommes profondément préoccupés par les restrictions imposées aux droits des citoyens géorgiens, qui descendent courageusement dans la rue pour défendre leur avenir européen et démocratique, pour protester contre les tentatives de Georgian Dream de faire dérailler le processus d’intégration européenne. Nous appelons les autorités compétentes à mettre fin aux violences contre les manifestants pacifiques et aux arrestations de manifestants. Nous réaffirmons que le droit de réunion pacifique est un droit humain fondamental qui doit être respecté. Tous les cas de violence doivent faire l’objet d’une enquête et les responsables tenus pour responsables.
Le gouvernement fédéral soutient à juste titre l’introduction de sanctions ciblées au niveau européen contre les personnes responsables de graves violations des droits des manifestants pacifiques. Au niveau national, neuf personnes ont déjà été interdites d’entrée dans les pays de l’UE. Nous saluons le fait que la coopération bilatérale entre le gouvernement géorgien et l’UE soit à l’étude, de nombreuses mesures de soutien étant déjà suspendues ou n’étant plus approuvées.
Nous réaffirmons notre soutien indéfectible aux aspirations européennes légitimes du peuple géorgien, ainsi qu’à son désir de prospérité et de démocratie. Nous sommes fermement aux côtés des démocrates géorgiens et continuerons à soutenir la société civile géorgienne dans la restauration du pays sur la voie démocratique et européenne. Un processus pluraliste visant à restaurer et à renforcer les principes démocratiques est désormais inévitable, ouvrant la voie à des élections parlementaires libres et équitables.