Thamaz Naskidachvili, président de l'Association géorgienne en France de 1981 à 1986
jeudi 10 février 2011
Thamaz Naskidachvili (Thamaz Naskhidachvili) est né à Paris le 14 février 1936 de Lyda Kordzaïa (1907-1997) et de Michel Naskidachvili (1905-1979), émigrés politiques géorgiens en France des années 1920 (1).
Il étudie le russe, le persan, l'arménien à l'Ecole nationale des langues orientales vivantes (devenue l'INALCO) et le géorgien ancien à l'Institut catholique de Paris. Il est diplômé de l'ELCOA (Ecole des langues et civilisations de l'orient ancien) et du SPLEF (anglais).
Marié, il est père de 2 enfants.
La carrière professionnelle
Il conduit une carrière de directeur du recrutement et de la formation dans 4 sociétés multinationales, puis devint conseiller d'entreprise et enseignant dans plusieurs écoles de management.
La rupture "générationnelle" au sein de la communauté géorgienne en France
En 1981, les notables de l'émigration politique consécutive à la chute de la Ière République de Géorgie en 1921 ont disparu, les membres de l'insurrection nationale géorgienne de 1924 ont en partie disparu ou ont atteint un âge qui ne leur permet plus d'assurer la présidence de l'Association géorgienne en France.
L'association se tourne pour la première fois de son histoire vers un candidat né en France, de nationalité française (il a effectué son service militaire comme appelé -(2)- et est parfaitement "francisé") et qui a baigné dans la culture géorgienne depuis sa tendre enfance (ses parents sont Géorgiens et le vice-président de l'Assemblée constituante géorgienne, Samson Pirtskhalava (3), lui a enseigné la langue géorgienne).
Six ans à la tête de l'Association géorgienne en France
De 1981 à 1986, outre les missions traditionnelles de commémoration des dates anniversaires de la Ière République de Géorgie, Thamaz Naskidachvili s'attache à deux orientations,
l'élargissement des contacts avec les autres émigrations politiques de l'Est de l'Europe et la réalisation d'actions communes, notamment avec les Hongrois, les Ukraïniens et les Arméniens,
les interventions humanitaires et concernant les droits de l'homme auprès des autorités françaises. La dissidence au sein du régime soviétique a pris naissance quelques années plus tôt, son action commence à être connue à l'Ouest et la défense des dissidents géorgiens, emprisonnés ou déportés, passe par une certaine prise de conscience de l'opinion publique française.
Il prend des contacts avec les représentants en France de la résistance afghane contre l'invasion de l'Armée rouge afin d'essayer de traiter de la question des prisonniers caucasiens, sans pouvoir aboutir.
Il prend en charge un dossier particulièrement épineux, le maintien du "carré géorgien" au sein du cimetière communal de Leuville-sur-Orge. En effet, les places pour les nouvelles tombes destinées à la population leuvilloise commencent à manquer, alors que le "carré géorgien" accueille des sépultures venant de toute la France -et même de l'étranger-. Les options politiques de la municipalité dirigée par Mme Yvonne Montant, ne prédisposent pas à priori à un accord. Pourtant après 18 mois de négociation, chaque samedi matin, le "carré géorgien" est maintenu. Le cimetière communal sera par la suite agrandi dans sa partie Est.
Les autres implications dans la cause de la Géorgie
Durant 13 années, il assure la charge de marguillier de la paroisse Sainte Nino de Paris.
Il collabore épisodiquement à la revue "Bedi Kartlissa - Etudes géorgiennes et caucasiennes" (CNRS), relectures, traductions, notes de lectures et rédactions d'articles.
Il assume plusieurs rôles dans les films du cinéaste géorgien Otar Iosseliani, "Les favoris de la Lune"en 1984, "Adieu plancher des vaches" en 1999 et "Jardins en automne" en 2006 (5).
Il réalise des missions d'expertise pour la Communauté européenne en ex-URSS, Biélorussie et Russie notamment.
Il est actuellement vice-président du Groupement pour les droits des minorités (GDM- France) (6).
M.M.
*
Sources : Thamaz Naskidachvili, archives familiales.
*
Notes :
(1) La Ière République de Géorgie en exil en France
(2) Photographie de Thamaz Nakidachvili ranimant la flamme de l'Arc de Triomphe à Paris, au nom des anciens combattants géorgiens en hommage au soldat inconnu français, le 26 mai 1984 http://www.samchoblo.org/agf_arc_de....
(3) Géorgie, France et URSS : Samson Pirtskhalava (1872 - 1952), vice-président de l'Assemblée constituante
(4) La Paroisse orthodoxe géorgienne Sainte Nino de Paris
(5) Géorgie et France : Otar Iosséliani, cinéaste
(6) Site Internet du GDM http://gdm.eurominority.org/www/gdm/, surlequel il publie plusieurs articles dont en mai 2002 "Géorgie, persécution religieuse" et en janvier 2011 "Dis, c'est encore loin la démocratie" (lettre numéro 99).
Retour à L'Association géorgienne en France
[ Imprimer cet article ] [ Haut ]
|