L’organisation internationale de défense des droits humains Amnesty International (AI) a exprimé sa profonde préoccupation face aux récents développements en Géorgie. L’organisation affirme qu’une vague d’arrestations et de lois répressives menacent la liberté d’expression et de réunion dans le pays.
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Entre autres préoccupations, Amnesty International souligne les amendements législatifs adoptés le 16 octobre, qui interdisent le port de masques, l’installation de tentes dans les rues et le blocage des routes. Ces actes sont passibles d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 15 jours et jusqu’à deux ans en cas de récidive. Selon l’organisation, ces mesures s’apparentent à des « opérations antiterroristes ».
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Ce que dit Amnesty International dans sa déclaration
● « Les opérations de détention menées dans tout le pays après le 4 octobre ont impliqué un recours excessif à la force et ont eu un effet d’intimidation, en particulier lorsqu’elles étaient menées en présence de membres de la famille, notamment de jeunes enfants. »
Les exemples incluent les arrestations de Mariam Mekantsishvili, Davit Ghurtskaia et Simon Makharadze : le fils de Mekantsishvili, âgé de six ans, a vu sa mère être arrêtée par les forces spéciales ; Ghurtskaia a été arrêtée à 6 heures du matin devant son fils de trois ans ; et pendant la détention de Makharadze, un agent des forces de l’ordre aurait pointé une arme sur la tête de son fils de quatre ans.
● « Les amendements législatifs adoptés le 16 octobre visent à réprimer les manifestations et à violer les normes internationales relatives aux droits humains. »
● « Une action en justice constitutionnelle intentée par le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, visant à interdire les partis d’opposition « Mouvement national uni » et « Lelo », ainsi que la coalition d’opposition « Coalition pour le changement » suscite également des inquiétudes. »
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« Une personne ne peut être punie uniquement pour son association à un parti « interdit ». »

● « Cette vague d’arrestations en Géorgie, effectuée sans garanties judiciaires adéquates et accompagnée de récents changements législatifs, vise clairement à dissuader le droit de manifester.
● « Les manifestations pacifiques – y compris celles impliquant des barrages routiers, le port de masques ou l’installation de structures temporaires – ne devraient pas être sanctionnées par des perquisitions à domicile ou des peines d’emprisonnement.
● « Les lois qui criminalisent l’exercice du droit de réunion pacifique et de la liberté d’expression violent la Constitution géorgienne ainsi que les obligations internationales du pays en matière de droits humains, et doivent être abrogées. Le résultat global de ces mesures est l’érosion systématique du droit de manifester et la fermeture de l’espace civique. »
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