Géorgie : fermeture d’entreprises au milieu d’une grève générale de trois heures

En Géorgie, une grève générale de trois heures réclamant de nouvelles élections parlementaires équitables a vu des milliers d’employés se retirer de leur emploi et des entreprises ont temporairement fermé leurs portes.

La grève a eu lieu à des degrés divers dans les villes de Géorgie, de 15h00 à 18h00, mercredi.

La grève a eu lieu à la suite d’élections contestées en octobre et lors de la 49e journée consécutive de manifestations suite au revirement du gouvernement dans les négociations d’adhésion à l’UE.

À Tbilissi, des employés ont été vus manifester devant des banques, des universités, des magasins et des restaurants, de nombreux commerces affichant des pancartes à leurs fenêtres indiquant qu’ils étaient fermés en raison de la grève. Plusieurs rues principales ont également été bloquées à mesure que les manifestations s’intensifiaient.

Un restaurant de Tbilissi affiche une pancarte disant : « En grève ! Photo : Mariam Nikuradze/OC Médias.
Manifestants sur un pont à Tbilissi le 15 janvier. Photo : Mariam Nikuradze/OC Médias.

La grève s’est déroulée dans l’ensemble de manière pacifique, mais des images filmées à l’extérieur d’un supermarché Carrefour du district de Saburtalo à Tbilissi montraient un groupe d’hommes inconnus, dont l’un armé d’une batte de baseball, attaquant les grévistes.

Depuis le début des manifestations antigouvernementales, des groupes d’hommes souvent masqués, connus localement sous le nom de Titushki et supposés travailler pour le gouvernement, ont fréquemment attaqué des manifestants, des critiques du gouvernement et des journalistes, sans que les autorités ne procèdent à aucune arrestation.

Certaines entreprises, dont l’une des deux plus grandes banques du pays, TBC, ont annoncé à l’avance qu’elles autoriseraient leurs employés à participer.

Des employés en grève unissent les bras devant une succursale de la banque TBC à Tbilissi. Photo : Mariam Nikuradze/OC Médias.

D’autres semblent avoir participé sans le consentement de leurs employeurs. Plusieurs succursales de Dunkin’ Donuts à Tbilissi ont fermé leurs portes en raison de la grève. Les droits de franchise de la chaîne appartiennent à Soso Pkhakadze, un homme d’affaires étroitement lié au parti au pouvoir, le Rêve géorgien.

La grève de mercredi semble avoir été organisée spontanément et au niveau local, sans la participation des syndicats. Il s’agit d’un « avertissement » adressé au gouvernement, avec des mesures supplémentaires à suivre si ses demandes ne sont pas satisfaites.

Le GTUC a été fréquemment accusé d’être trop proche du gouvernement. A la veille des élections législatives d’octobre, le chef de l’organisation, Irakli Petriashvili, est apparu sur une chaîne de télévision progouvernementale. Imédi où il a attaqué le parti d’opposition UNM et a répété certains messages du Rêve géorgien, condamnant notamment la « propagande LGBT ».

Appels à une grève générale en Géorgie : où sont les syndicats ?
Face aux appels croissants à une grève générale, les plus grands syndicats de Géorgie sont restés pour l’essentiel silencieux.

Giorgi Diasamidze, président du LABOR, membre du GTUC, a semblé rompre les rangs lundi, en publiant un discours vidéo appelant les gens à se joindre à la grève.

« Je sais que votre voix n’a jamais été entendue et personne n’a écouté votre voix, je sais que vous avez de nombreux défis et problèmes, mais pour notre pays, pour l’avenir de ce pays, je vous appelle à faire grève le 15 janvier. pour ce pays, pour les processus démocratiques de ce pays», a-t-il déclaré.

Les danseurs du Ballet d’État en grève devant l’Opéra de Tbilissi. Photo : Mariam Nikuradze/OC Médias.
Les manifestants de Tbilissi ont ensuite marché jusqu’au bâtiment du Parlement. Photo : Mariam Nikuradze/OC Médias.

Les résultats officiels des élections législatives du 26 octobre ont donné la majorité au parti au pouvoir, le Rêve géorgien, avec 54 % des voix. Cependant, les médias locaux, les groupes d’observateurs et les politiciens de l’opposition ont fait état de fraudes électorales généralisées de la part du parti au pouvoir et des institutions qu’il contrôle, qui, selon eux, ont abouti à une issue favorable au Rêve géorgien.