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X) Les émigrations géorgiennes vers la France : début du XXIème siècle


mardi 12 février 2013, par Mirian Méloua

Dixième partie du Dossier : les émigrations géorgiennes vers la France au XXème et au XXIème siècles (2012).

-  Les artistes, les sportifs

-  L'émigration économique

-  Le crime organisé

-  Les demandeurs d'asile.

L'émigration des artistes -à la recherche de meilleures possibilités d'exercice de leur art-, l'émigration des sportifs de haut niveau -à la recherche de clubs proposant de meilleures perspectives- et l'émigration économique se poursuivent et se professionnalisent. Une émigration particulière s'y ajoute, celle du crime organisé. Par ailleurs, le nombre de demandeurs d'asile politique augmente.

 

Les artistes, les sportifs


Un flux d'artistes géorgiens cherche à produire en France (cinéastes en particulier), ou à se produire (acteurs, musiciens, chanteurs, danseurs) ou à exposer.

Parmi les cinéastes géorgiens produisant en France peuvent être cités : Gela Babluani (« Tzameti ») -résidant à Paris-, Nino Kirtadzé (« Durakovo, le village des fous ») -résidante à Paris-, Giorgo Ovashvili (« L'Autre rive ») et naturellement Otar Iosséliani.

Parmi les chanteuses mezzo-soprano ou soprano géorgiennes se produisant régulièrement en France peuvent être citées : Mariam Gegechkori, Tamar Iveri, Marina Zviadadze et naturellement Nona Javakhidzé.

Parmi les musiciens géorgiens classiques se produisant régulièrement en France peuvent être cités : Georges Beriachvili, Lisa Batiashvili, Elisso Bolkvadze -résidante à Paris-, Khatia Buniatishvili, Nana Chikashua, Meguy Djakeli -résidante à La Baule-, Gigla Katsarava, Artchyl Kharadze, Thea Mariamidze, Alexandre Tchidjavadze et naturellement Irakly Avaliani.

Parmi les peintres géorgiens exposant en France peuvent être cités : Zevza Artchemashvili, Anton Balanchivadze, Anri Basilaia, Alexandre Beridze, Davit Gagoshidze, Gia Gugushvili, Tengiz Kavtaradze, Keti Matabeli, Levan Margiani, Isabella Meshkhishvili, Eteri Metreveli, Levan Mosiashvili, Guela Patiachvili, Kako Topouria, Mamuka Tsetskhladze, Guela Tsouladze et naturellement Shalva Khakhanashvili.

Le directeur de troupe théâtrale, metteur en scène, acteur et peintre Alexis Djakeli -résidant à la Baule- ne peut être oublié.

Ceux d'entre eux qui bénéficient du support d'un réseau personnel parviennent à obtenir des visas de séjour de longue durée.

Dans un autre domaine, la tradition géorgienne est forte, le jeu d'échecs : ce pays compte plusieurs anciennes championnes du monde. Après un mariage avec un jeune Français, une Géorgienne devient vice-championne de France.

Voir :

-  Géorgie et France : la violoniste Lisa Batiashvili

-  Géorgie et France : le pianiste Georges Bériachvili

-  Géorgie et France : la pianiste Elisso Bolkvadzé

-  Géorgie et France : la pianiste Khatia Buniatishvili

-  France, Géorgie et France : Alexis Djakeli, metteur en scène et peintre

-  Géorgie : la soprano Tamar Iveri

-  Géorgie et France : le guitariste "fusion / électro" Irakli Khutsichvili, dit Irakli K.

-  Géorgie et France : Nino Kirtadzé, cinéaste

-  Géorgie et France : Nino Maisuradze, vice-championne de France d'échecs 2011

-  Compositeurs géorgiens : CD de Théa Mariamidzé

-  Géorgie et France, la pianiste Meguy Sparsiachvili, épouse Djakeli.

Dès leur début de notoriété, les joueurs géorgiens de rugby -jeu ancestral en Géorgie- cherchent à gagner les clubs français. Ils y sont d'ailleurs appréciés, non seulement pour la charge financière moindre qu'ils représentent mais aussi pour leur qualité de jeu à différents postes, pilier en particulier. Durant la décennie, plusieurs centaines d'entre eux jouent ainsi en France à tous niveaux. La Géorgie figure parmi les vingt meilleures nations mondiales lors des Coupes du Monde 2003, 2007 et 2011 : elle est représentée par une équipe nationale composée de joueurs affiliés pour la quasi-totalité aux clubs français de Ière et de IIème Divisions. En 2011, un Géorgien, Mamuka Gorgodze est nommé meilleur joueur étranger en France. Si la plupart de ces joueurs habitent temporairement en France, quelques-uns s'y installent définitivement avec leur famille.

Les joueurs de volley-ball géorgiens ne sont pas en reste. Chez les femmes, Victoria Ravva emmène l'équipe de Cannes et l'équipe de France à des multiples victoires. Elle acquiert la nationalité française et s'installe définitivement. Chez les hommes, l'attaquant Alexandre Jioshvili joue successivement à Monaco, Nice et Ajaccio.

Parmi les joueurs de basket-ball, Georges Mdivani -2 mètres 04- conduit une carrière de premier plan dans les clubs français depuis le début des années 2000, tout d'abord en cadet, ensuite en équipe professionnelle (Pau-Orthez, Golbey-Epinal, Mirecourt, Calais, Rueil).

Le tennisman Irakli Labadzé, classé à trois reprises dans les 100 meilleurs joueurs mondiaux, joue un temps dans un club français (AS Bondy en 2004).

Voir :

-  Rugby : 12 internationaux géorgiens dans les clubs français de 1ère et 2e divisions (2010 / 2011)

-  Géorgie : palmarès de l'équipe nationale de rugby (2011)

-  Géorgie et France : Victoria Ravva, 15 fois championne de France de volley ball

 

L'émigration économique


D'autres émigrés cherchent une issue économique en France : la tradition culinaire géorgienne plaisant, ils se lancent dans la restauration. Roussoudane ouvre « La Maison du Caucase » à Paris, Zoïa ouvre « Ma Petite Géorgie » à Rennes, Natia ouvre « Chez Natia » à Caen, Inga et Vika ouvrent « Caucase » à Paris, Nanouli ouvre « Chez Vassili » à Nancy. Il leur est parfois difficile de tenir l'affiche longtemps, en particulier en période de crise économique.

Voir :

-  Les restaurants géorgiens en France.

 

Le crime organisé


Après la Suisse et l'Espagne, la France est touchée par les filières du crime venue de Géorgie, et héritée des mafias soviétiques, « les voleurs dans la loi » qui agissaient avec complicité à partir des prisons. L'organisation pyramidale est quasi militaire. Des groupes restreints d'une dizaine de personnes cambriolent et se livrent au « home-jacking » (méthadone, bijoux, électronique, automobiles, etc.). Ils remettent immédiatement leur butin à un groupe de receleurs qui expédie les objets à l'étranger à destination d'un groupe de distributeurs. Ces derniers écoulent le butin auprès d'une clientèle avertie. Le tout est contrôlé par une cellule centrale rémunérant les acteurs. Entre 2006 et 2012, la police et la gendarmerie françaises démantèlent plusieurs filières de trafic de méthadone, de bijoux et d'automobiles (déjà embarquées dans des conteneurs à destination du Caucase par la mer Méditerranée).

Voir :

-  Midi-Pyrénées : démantèlement d'une organisation criminelle internationale (Géorgiens et Arméniens notamment) (décembre 2011)

-  Le crime organisé géorgien en France (année 2012) .

La population géorgienne ne comporte certainement pas une proportion plus grande de délinquants que les autres populations européennes. Néanmoins, cette tradition de crime organisé, touchant également les autres populations de l'Est (chacune ayant son domaine réservé), aboutit à une nuisance particulièrement forte : jusqu'à 100 cambriolages par mois. L'image donnée est particulièrement négative et les autres ressortissants géorgiens émigrés en France en pâtissent.

 

Les demandeurs d'asile


En 2002, dix années après la guerre civile, 1554 citoyens géorgiens demandent encore l'asile politique en France : 161 l'obtiennent selon l'OFPRA.

En 2005, l'asile politique en France est supprimé pour les citoyens géorgiens, à l'exception des cas touchant à l'Abkhazie et à l'Ossétie du Sud : il sera rétabli en 2009.

Le nombre de demandes diminue d'abord fortement, 1903 en 2004, 1171 en 2005, 522 en 2006, 313 en 2007. Il augmente à nouveau après la guerre russo-géorgienne d'août 2008, 408 en 2008, 445 en 2009, 1025 en 2010.

Le nombre d'accords a suivi une courbe descendante, selon le souhait des autorités françaises, 359 en 2004, 583 en 2005, 187 en 2006, 140 en 2007, 132 en 2008, 81 en 2009, 60 en 2010, pour rebondir à 115 en 2011.

Voir :

-  Recensement des Géorgiens résidant régulièrement en France (oct. 2004)

-  France : 1 171 demandeurs d'asile géorgiens en 2005

-  Géorgie : le droit d'asile politique en France disparaît à mi-2005 pour les citoyens de ce pays

-  France : 522 demandeurs d'asile géorgiens en 2006

-  France : 313 demandeurs d'asile géorgiens en 2007

-  France : 404 demandeurs d'asile géorgiens en 2008

-  France : 445 demandeurs d'asile géorgiens en 2009

-  La Géorgie est retirée de la liste des "pays sûrs" de l'OFPRA (novembre 2009)

-  France : 1025 demandeurs d'asile géorgiens en 2010

-  France : 1 228 demandeurs d'asile géorgiens en 2011.

En 2008, parmi les 132 bénéficiaires d'accord figure l'ancien ministre de la Défense, Irakli Okrouachvili (après une condamnation à 11 ans de prison.par le Tribunal de Tbilissi).

Voir :

-  Géorgie, France et Géorgie : Irakli Okrouachvili, ancien ministre, incarcéré et libéré sous condition (11 janvier 2013).

Au 1er semestre 2009, la France enregistre 180 demandes d'asile. Par comparaison, selon l'UNHCR, la Grèce enregistre 1241 demandes, la Pologne 971, l'Autriche 292, la Suisse 214, l'Allemagne 186, la Suède 133, les Etats-Unis 63 et la Grande-Bretagne 45.

Au 31 décembre 2011, 2 249 ressortissants géorgiens (dont 51% de femmes) sont sous protection de l'OFPRA. Par comparaison au nombre de ressortissants arméniens (3 350), c'est peu, mais par rapport au nombre de ressortissants russes (10 551), c'est beaucoup. Bien que lente, la croissance de l'immigration géorgienne en France se poursuit.

Tant pour les associations venant en aide aux immigrés géorgiens à la recherche de régularisation -et parfois en centre de rétention- (telles la CIMADE ou l'Ordre de Malte), que pour les instances devant juger des prévenus géorgiens (telles les Cours d'appel régionales), des traducteurs assermentés en langue géorgienne sont activement recherchés : début 2011, ils étaient une vingtaine sur le territoire français.

Voir :

-  Traducteurs assermentés en langue géorgienne.

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